Archives Classiques et Origine des Germains Suite et fin

Archives Classiques et Origine des Germains Suite et fin

par William Finck

Christogenea.org

PARTIE 4

Nous poursuivons ici l'étude de la partie 3, dans laquelle nous avons vu Strabon discuter de l'usage par les anciens auteurs des termes Scythes, Celto-scythes, Hyperboréens, Sauromates, Arimaspiens, Saces et  Massagètes et où nous avons constaté que ce terme d'Hyperboréen était avant tout un terme descriptif. Nous allons maintenant parler des autres termes, les Sarmates (ou Sauromates) et les Arimaspiens, puis des Scythes d'Asie, avant de retourner à notre discussion sur l'Europe. Les Sarmates, comme nous le dit Diodore de Sicile, étaient un peuple sorti des Mèdes, et ils sont donc des Japhétites slaves, reliés aux Thraces (Madaï et Tiras, Genèse 10:2). Ils sont dit avoir été chassés vers la rivière Tanaïs par les Scythes, et Diodore nous dit aussi que certains auteurs les reconnaissent comme étant des Scythes (Bibl. Hist., 2.43.6-7 ; 4.45.4). Strabon fait partie de ces auteurs. Il nous dit « Quand on entre dans la mer Caspienne, les peuples qu'on a à sa droite sont ceux des peuples Scythes qui viennent immédiatement après les derniers peuples de l'Europe et ceux d'entre les Sarmates dont nous avons parlé précédemment comme étant compris entre le Tanaïs et la mer Caspienne et comme menant de préférence la vie nomade » (Géogr., 11.6.2), et Strabon a en effet dit plus tôt que les Sarmates « également de race Scythique » habitent près de la Mer Caspienne (11.2.1). Tacite distingue les Sarmates des Germains, surtout par des apparences physiques (Les Germains, 46), et de son temps les Sarmates avaient aussi migré à l'ouest de la rivière Tanaïs, contribuant sans doute au mouvement général vers l'ouest des Scythes en Europe. Les Arimaspiens sont mentionnés par Diodore comme étant une branche des Scythes (Bibl. Hist., 2.43.5), quoique nous trouvons peu de chose sur des Scythes portant ce nom. Strabon nous dit seulement d'eux que, selon Aristeas, ces gens ne possèdent qu'un œil. Strabon appelle plus loin Aristeas, qui avait écrit un poème épique sur les Arimaspiens, « un charlatan s'il y en eut jamais » (Géogr., 1.2.10 ; 13.1.16).

Aussi obscurs que soient les Arimaspiens, on en sait beaucoup plus de ces Scythes d'Asie : « ...les Scythes Orientaux qui vivent eux aussi de la vie nomade et qui s'étendent jusqu'aux rivages de la mer Orientale et aux frontières de l'Inde ... Les historiens grecs ... [appelaient ceux qui vivaient de l'autre côté de la Mer Caspienne] par le double nom de 'Saces' [Sakae, ou Sakes] et de 'Massagètes', sans avoir toutefois rien de positif à énoncer sur ces derniers peuples ; car, si toutes les histoires faisaient mention d'une guerre de Cyrus contre les Massagètes, aucune d'elles ne donnait de cet événement une relation exacte » (Géogr., 11.6.2). Ici, Strabon se réfère à des récits comme celui d'Hérodote (Histoires, 1:201-216) qui nous parle de la campagne de Cyrus contre ces Scythes, campagne qui eut lieu au nord de la Médie et de la rivière Araxes (Aras moderne), dans les actuelles Arménie et Azerbaïdjan. Plus tôt dans sa Géographie, Strabon déclare : « Or, la génération présente a vu ses connaissances géographiques s'étendre sensiblement avec les progrès de la domination des Romains et des Parthes, comme déjà, au dire d'Ératosthène ... Enfin, grâce aux Parthes, l'Hyrcanie, la Bactriane et la portion de la Scythie qui s'étend au-dessus de ces deux contrées nous sont mieux connues qu'elles ne l'étaient de nos prédécesseurs » (1.2.1). En temps que géographe, Strabon est beaucoup plus intéressé par la connaissance du pays,  de ses ressources et caractéristiques, que par les gens qui y habitent, même s'il était aussi un historien, et pourtant les commentaires d'Hérodote concernant les peuples de ces régions concordent généralement avec les écrits de Strabon.

Bien qu'Hérodote répète certaines fables fantastiques sur les diverses tribus scythes (par exemple, voir Histoire, 4:100-117), la plupart des informations qu'il nous donne ont une valeur historique une fois séparées des mythes. Il décrit par exemple une tribu, les Budins (cf. 4:21-22) et dit qu'ils « forment une grande et nombreuse nation. Ils possèdent tous des yeux d'un bleu profond et des cheveux roux brillants » et qu'ils vivent près du Borysthenes, l'actuelle rivière Dniepr (4:108). D'une grande valeur également, son énumération d'hommes de diverses tribus et nations scythes parmi l'armée perse de Xerxès qui envahit la Grèce vers 480 av. JC et qui est corroborée par des inscriptions perses. Il est donc évident que beaucoup de tribus et nations scythes de l'est étaient à cette époque sujettes aux Perses (7:64-67). En parlant de l'armée de Xerxès, Hérodote cite souvent le terme Sakae ou Sakes (cf. 7:96, 184 ; 8:113 ; 9:113). Que les Scythes étaient assujettis aux Perses est évident également dans la liste qu'Hérodote nous donne des satrapes de l'empire perse (3:90-94). Les « tribus bactriennes » sont listées comme étant dans le douzième satrape perse et des « Saces et Caspiens » ensembles dans le quinzième, ainsi que des « Parthes, Chorasmiens, Sogdiens et Ariens » formant le seizième. Il est aussi tout à fait évident que les Scythes d'Europe, aussi identifiés comme Sakae (Strabon, Géogr., 7.3.9), ne migrèrent pas simplement, mais se multiplièrent considérablement et se dispersèrent.

Certaines histoires qu'Hérodote répète sur les tribus scythes sont retrouvées chez d'autres auteurs grecs. Par exemple, Hérodote mentionne une tribu appelée les Androphagi, ou mangeurs d'hommes (Histoire, 4:106), et Strabon relate des histoires de cannibalisme chez certains Scythes (Géogr., 7.3.6, 7, 9), répétant les récits d'auteurs plus anciens. Hérodote dit des Tauri, le nom que les Grecs donnaient aux Scythes de Crimée et des côtes de la Mer Noire avoisinante (Géogr., 7.4.5), qu'ils sacrifiaient les marins échoués et autres étrangers trouvés dans leurs territoires (Histoire, 4:103). C'est pour cette raison que les Tauri furent le sujet d'une pièce d'Euripide, dans laquelle ils apparaissent de façon plutôt anachronique au temps de la Guerre de Troie, étant parodiés dans son « Iphigénie en Tauride » comme sacrificateurs des pauvres gens assez infortunés pour s'être échoués le long de leurs côtes. Hérodote décrit également d'autres tribus de Scythes s'étant fixés en un endroit et s'occupant d'élevage, les « éleveurs scythes », qui habitaient du côté du Borysthenes (4:17, 18, 52, 54), ainsi que les Budins qui s'étaient mixés avec certains Grecs et habitaient une cité appelée Gelonus (4:108, 109). Mais beaucoup d'autres tribus de Scythes d'Asie, tels les Caspiens, les Bactriens, les Sogdiens etc. devaient avoir également été chassés et amenés en Europe à cause des circonstances, étant sous le joug des Perses. Ce joug requérait le paiement d'un tribut, argent et biens par le commerce, ainsi qu'élevage et agriculture.

Diodore nous dit que les « Scythes connus sous le nom de Sacae » habitaient au nord de l'Inde (Bibl. Hist., 2.35.1). Tout près de cette région, des corps de Caucasiens à cheveux roux et portant des vêtements de type tartan ont été trouvés récemment. Appelés « Momies du Tarim », ils sont datés de quelques siècles avant le début de l'ère chrétienne, à la même époque où écrivaient les auteurs grecs classiques que nous citons ici. Voir, par exemple, « Tracking the Tarim Mummies », Archaeology, Archaeological Institute of America, mars-avril 2001, p. 76. Diodore nous dit que ces Scythes étaient originaires des bords de la rivière Araxes, au nord-ouest de la Médie (2.43.1-5). Strabon nous informe que ces « Scythes du nord d'Hyrcanie et en Bactriane » (correspondant plus ou moins à l'actuel Tadjikistan) sont connus de l'Occident par les Parthes (Géogr., 1.2.1), et dans son onzième livre ils discute de ces peuples en détail. Il nous dit alors : « Les premiers peuples scythes à partir de la mer Caspienne sont généralement compris sous le nom de Däae, mais on désigne plus volontiers sous les noms de Massagètes et de Saces ceux qui habitent à l'est des Däae ; quant aux autres, l'usage est de les envelopper dans la dénomination commune de Scythes » (11.8.2). Plus loin, il nous dit que les Däae ne sont pas considérés comme Scythes par tout le monde, et en effet Hérodote pensait qu'ils étaient une tribu perse (Daans sans la traduction de Rawlinson ; Histoires, 1:125). Dans la partie 3 de cet essai, ils sont associés avec les Daï (Strabon) ou Dii d'Europe (par Thucydide, ce que Strabon refuse de faire). Strabon nous dit que certains Däae sont appelés Aparni (Géogr., 11.7.1) et que ces Aparni se trouvaient parmi les Scythes conduits par Arsaces et s'établirent comme Parthes (11.9.2), Parthes qui étaient donc des Scythes (11.8.2). Strabon décrit également une tribu appelée les Siginni qui habitaient dans les montagnes voisines de la Mer Caspienne et qui « imitent les Perses dans toutes leurs coutumes, excepté qu'ils utilisent des petits poneys hirsutes qui, quoiqu'incapables de porter un cavalier, sont attachés ensembles en un équipage de quatre » (11.11.8), description qui coïncide parfaitement avec celle d'Hérodote parlant des Sigynnae, tribu qui vivait au nord du Danube et étaient « colons des Mèdes » (voir Partie 2 de cet essai) ; ces deux groupes doivent donc avoir été originellement la même tribu, certains ayant migré vers l'ouest à une époque plus lointaine. Notez que parmi les Grecs, « Mède » peut signifier Perse ou Mède, spécialement parmi les Poètes Tragiques contemporains d'Hérodote.

Avec Alexandre le Grand, les Grecs avaient conquis tout l'ancien empire perse jusqu'à la Bactriane, région frontalière de l'Inde et habitée par des Scythes. Strabon explique que chacune de ces tribus scythes possède un nom propre, même s'ils étaient connus généralement sous le nom de Scythes, et qu'ils « sont pour la plupart nomades », où il est évident que le terme Scythe identifie une race et n'est pas simplement un synonyme de nomade. De la Bactriane, Strabon déclare : « Mais les mieux connus des nomades sont ceux qui prirent la Bactriane aux Grecs, je veux parler des Asii, Pasiani, Tochari et Sacarauli, qui sont originaires du pays situé de l'autre côté de la rivière Iaxartes [l'actuelle Syr Darya] qui joint celui des Sacae et des Sogdiani et était occupé par les Sacae » (11.8.2). Les « Momies du Tarim » sont vues par beaucoup d'archéologues comme étant de souche tokharienne ou relative. Même les tribus à l'est de la Sogdiana, où le bassin du Tarim est situé, sont identifiées comme Scythes. Des Saces et des Massagètes, les plus importantes tribus scythes de l'est, « qui vivent au-delà [à l'est] de la Mer Caspienne » (11.6.2), Strabon dit qu'ils constituent une seule « tribu » ou nation (Grec ethnos), et il nomme plusieurs divisions parmi eux (11.8.8).

Strabon supposait erronément que les Sakae de Sacasene, un district d'Arménie dont le nom vient des Sakae, avaient migré là-bas à partir de l'Asie, comme si les Scythes étaient originaires de l'Orient lointain (Géogr., 11.8.4). Nous voyons plutôt, avec Diodore, que les Scythes trouvent leur origine près de la région de Sacasene, qui n'est pas loin de la rivière Araxes (Bibl. Hist., 2.43.1-5 ; cf. Strabon, Géogr., 11.14.3-4 pour les locations). La version de Diodore des origines des Scythes est mieux corroborée par les archives historiques générales, ce que les déclarations de Strabon lui-même aident à attester. Tandis qu'Hérodote nous dit que les Scythes régnèrent sur toute l'Asie pour un certain temps après la chute de l'Assyrie (Histoires, 1.104), Strabon identifie cette même période, plutôt de façon anachronique, en disant que « La Grande Arménie régna sur la totalité de l'Asie » (Géogr., 11.13.5), voulant dire par là les Scythes, ou Sakae. C'est la même région où Cyrus, moins de 100 ans après la chute de l'Assyrie, traversa le fleuve Araxes vers la région qui deviendra plus tard connue sous le nom d'Arménie pour attaquer ces Scythes appelés Massagètes (11.8.6 ; Hérodote, Histoire, 1:201-216). Strabon nous dit que les Parthes étaient une division des Scythes (11.9.2). Josephus atteste que les Parthes et autres tribus de « Barbares Supérieurs » étaient de sa propre nation (dans le sens ethnique), et c'est pour cette raison qu'il écrivit sa « Guerre des Judéens » pour ces peuples-là, comme il l'écrit dans la préface de ce livre. Josephus agrée avec Diodore de Sicile, qui indique comme origine de ces peuples la Médie septentrionale, et agrée également avec le récit des Écritures des déportations assyriennes des Israélites, où ceux-ci furent emportés des siècles auparavant (cf. 2Rois 17:6). Cette connexion entre les Scythes, les Kimmériens et les Israélites est aussi évidente dans les inscriptions assyriennes découvertes par les archéologues, telles celles qui furent déchiffrées par D.D. Luckenbill dans son « Ancien Records of Assyria and Babylonia », cité par E. Raymond Capt dans son « Missing Links Discovered in Assyrian Tablets », beaucoup plus récent, et disponible.

Il est pleinement évident, étant donné tout ce qu'ont à dire Strabon et Diodore de Sicile sur les Scythes, que ceux-ci étaient une seule race ; de plus Diodore nous dit qu'ils étaient tous de la même origine (Bibl. Hist., 2.43.1-5). Strabon supporte cette déclaration de Diodore, non pas là où il agrée avec leur origine, mais là où il nous déclare que les Scythes de l'est sont réellement des Scythes à cause de « leur identité de race » (Géogr., 11.11.6), là où il nous dit que les Sakae et les Massagètes sont « une tribu » (11.8.8) et là où il déclare que les Ibères au nord du Caucase sont « à la fois voisins et parents » des Scythes, quoiqu'ici il inclut aussi les Sarmates, qu'il suppose être des Scythes (11.3.3). Avec le témoignage de Josephus mentionné plus haut, nous voyons que les Scythes étaient les anciens Israélites – Hébreux – des déportations assyriennes. En hébreu, le mot Hébreu est Ibriy (Strong's Hebrew Dictionary #5680). Une fois réalisé que les Phéniciens, qui colonisèrent la Péninsule Ibérique [Espagne] en Europe Occidentale, étaient Israélites (voir mon essai « Archives Classiques et Bibliques Identifiant les Phéniciens ») - d'où le nom Iberia – alors il est également évident que cette Iberia dans les montagnes du Caucase près de la Mer Noire reçut son nom de la même manière, parce que les Hébreux résidèrent là-bas, étant les Scythes, ou Sakae.

La description qu'Hérodote fait de la tribu des Budini, citée plus haut, avec leurs cheveux roux brillants et leurs yeux bleus, concorde bien avec le modèle idéal de l'apparence celtique qui est généralement perçue de nos jours. Effectivement, des siècles plus tard, Tacite écrit sur les Calédoniens en Grande-Bretagne : « Les cheveux roux et les membres allongés des Calédoniens attestent une origine germanique » (Agricola, 11). En plus des momies du Tarim dans leurs vêtements faits de tartan, trouvées dans ce qui de nos jours est appelé la Chine du nord-ouest, il existe beaucoup d'autres découvertes archéologiques en Asie nous aidant à vérifier les historiens classiques cités ici dans leurs témoignages sur les Scythes. Par exemple, la soi-disant culture Pazyryk décrit les trouvailles archéologiques de tombeaux élaborés d'un peuple qui habita les Monts de l'Altaï, en Mongolie Occidentale. Ces tombes sont déclarées similaires aux tombes scythes d'Ukraine et leurs descriptions concordent bien avec ce que nous décrit Hérodote des tombeaux des chefs scythes (Histoire, 4:71-72), quoique certaines descriptions d'Hérodote sont évidemment exagérées, puisque, bien que l'on ait trouvé des chevaux et des concubines dans ces tombes, qui sont supposées avoir été « sacrifiés », on n'a encore jamais trouvé cinquante chevaux, ou cinquante concubines, enterrés ensemble dans une même tombe de cette manière, comme le déclare Hérodote. Les tombes Pazyryk, datées du 5e et du 4e siècle av. JC (l'époque où Hérodote vécut), contiennent des gens de race caucasienne, très fortement tatoués et aux cheveux blonds, qui ne sembleraient certainement pas déplacés en Allemagne ou en Scandinavie aujourd'hui. Dans ces tombes ont été trouvés des tapis de laine, des chariots élaborés, des objets d'art en or, des machines à tisser et à broder, des objets de cuir gravé et bien d'autres trésors. Des tombeaux semblables ont été trouvés dans le district russe de Tuva, au nord de la Mongolie, dans le Kazakhstan moderne (notamment la tombe portant un nom intéressant : Issyk), et en d'autres endroits, s'additionnant aux nombreux tombeaux scythes trouvés en Occident, tels ceux d'Ukraine.

Bien entendu, de nombreuses découvertes sont associées aux « Indo-européens » (Caucasiens ou Peuple Blanc) dans ou aux environs des steppes eurasiennes, qui datent d'avant les Scythes, et beaucoup d'archéologues et historiens assument erronément que les steppes, ou une certaine zone à l'est, à l'ouest ou au nord (n'importe où, mais pas dans les pays de la Bible) doivent avoir été le lieu d'origine de tous les Indo-européens. Il semble y avoir autant de théories sur les origines des Indo-européens qu'il existe d'érudits dans les disciplines liées à ce sujet. Et pourtant, toutes les routes de notre conscience historique et culturelle nous amènent au monde décrit dans la Bible : vers l'Égypte, le Levant, l'Anatolie et la Mésopotamie. Une fois que le « politiquement correct » et les mensonges des Juifs concernant la race sémitique sont mis de côté, et que l'Histoire biblique est examinée d'un point de vue racial correct, la conclusion que la culture blanche et l'Histoire commencent dans et aux alentours de la Mésopotamie n'est pas difficile à atteindre. Il peut certainement être démontré à partir de la Bible, de la littérature apocryphe hébreue, du langage hébreu lui-même et de beaucoup de travaux historiques anciens, que les Sémites originels (PAS les hybrides juifs et arabes d'aujourd'hui) étaient des Blancs. Ils sont les ancêtres principaux de la plupart des Blancs Européens de notre époque. En suivant la chronologie plus précise (quoique pas parfaite) de la Septuagint (LXX), la race adamique apparaît sur Terre il y a au moins – mais pas beaucoup plus que – 7.500 ans, même si sans doute d'autres races caucasoïdes étaient ici-bas déjà bien avant cette époque, et la civilisation moderne (c'est-à-dire celle des nations de la Genèse 10) commença après qu'un important (mais localisé) déluge eut lieu quelques 2.500 ans avant les déportations des Israélites par l'Assyrie et l'apparition subséquente des Scythes sur la scène de l'Histoire (741-676 av. JC). À part les quelques archives que nous possédons d'Égypte, d'Assyrie et de Babylone, nous n'avons presque rien pour nous éclairer sur ces 2.500 ans. Les anciens Grecs commencèrent à écrire vers 700 av. JC, au temps d'Homère. Nous ne pouvons assumer que, pendant ces 2.500 ans, toutes les branches de la race adamiques soient restées confinées au monde de la Bible : la Méditerranée et le Proche-Orient. Comme nous le disent les archives historiques et les inscriptions, les pays d'Assur, Madaï, Élam (Assyrie, Médie et Perse) et les nations avoisinantes étaient souvent en état de guerre ou gouvernées par des tyrans. Beaucoup de tribus ont certainement émigré au long de ces siècles, vers des régions au nord, à l'est et à l'ouest, et pas seulement pour échapper aux guerres ou à la tyrannie, mais aussi à la recherche de terres fertiles, de précieux minéraux ou d'autres ressources naturelles. Nous avons donc beaucoup de découvertes archéologiques dans et aux alentours des steppes qui précèdent les Scythes, parmi lesquelles les cultures d'Andronovo, des Catacombes, des Tumulus, de Srubna, d'Unétice, d'Urnfield et bien d'autres cultures Indo-européennes d'Europe Orientale et d'Asie Occidentale, beaucoup d'entre elles possédant des caractéristiques les reliant aux cultures plus anciennes de Mésopotamie ou des régions alentours (Anatolie, Syro-Palestine ou Iran). Ceci fut démontré par au moins un archéologue professionnel, S.A. Grigoryev de la branche de l'Oural de l'Académie Russe des Sciences, dans son livre « Ancient Indo-Europeans. An Attempt of Historical Reconstruction ».

Dans un article en ligne séparé , « The Sintashta Culture and Some Questions of Indo-European Origins », Grigoryev fait les commentaires suivants : « Les origines des Indo-européens est l'un des problèmes les plus significatifs de l'Histoire, de l'archéologie et de la linguistique. Ce problème a déjà été discuté depuis 200 ans, après que la parenté des langages indo-européens eut été démontrée [...] Les linguistes T.V. Gamkrelidze et V.V. Ivanov, se basant sur des analyses des langages indo-européens, ont localisé le lieu d'origine des Indo-européens au Proche-Orient et décrit des migrations de groupes séparés [...] Mon étude des cultures eurasiennes me permet de  dire que l'origine des Indo-européens est réellement le Proche-Orient [...] V.I. Sarianidi a démontré que l'apparition des Iraniens en Asie Centrale et en Iran Oriental et la formation du complexe archéologique de Bactria-Margiana ont été causés par des migrations à partir de la région Syro-anatolienne [...] Un autre problème important de l'étude des Indo-européens est la migration d'anciens européens. T.V. Gamkrelidze et V.V. Ivanov considèrent que leurs langages s'étaient déjà différenciés au Proche-Orient. Ces peuples (Celtes, Germains, Slaves, Baltes) migrèrent en Europe via l'Iran et l'Asie Centrale autour de la Mer Caspienne. En résultat des migrations combinées, une zone de seconde intimité de ces dialectes s'est formée quelque part au nord de la Mer Caspienne. Cette reconstruction linguistique correspond aux preuves archéologiques [...] Le lieu d'origine des Indo-européens fut trouvé sur le territoire du Kurdistan. Les plus anciens complexes que nous pouvons relier avec les Indo-européens sont des endroits tels que Tel Magzalia, Tel Sotto, Hassuna, datant du 8e au début du 5e millénaire av. JC. Les premiers Indo-européens migrèrent vers la péninsule des Balkans après et avec d'autres peuples anatoliens vers la fin du 6e millénaire. Les tribus anatoliennes furent formées ici sur cette base. Mais la plupart des migrations indo-européennes commencèrent plus tard – aux environs du début du 4e millénaire [...] À la fin de l'Âge du Bronze, les Kimmériens migrèrent vers l'ouest, vers la région du Pont septentrional. La migration scythe à travers l'Iran, le Proche-Orient et le Caucase eut lieu au début de l'Âge du Fer. Enfin, divers courants indo-européens (Tokhariens, Européens et Iraniens) influencèrent la formation et le développement de la civilisation chinoise ».

Je ne peux agréer entièrement avec Grigoryev, qui appelle erronément les anciens migrants caucasiens en Europe « Celtes » et « Germains » et qui – peut-être en révérence pour tous ceux qui ont suivi Homère – distingue entre les Kimmériens et les Scythes et nomme erronément les anciens groupes nordiques « Kimmériens », alors qu'en fait les Kimmériens étaient Scythes et n'atteignirent l'Europe qu'à la fin du 8e siècle av. JC, choses discutées en détail dans la Partie 1 de cet essai. Autre part, Grigoryev supporte encore plus les archives historiques comme présentées dans ces essais, lorsqu'il déclare que « Les cultures scythes et sarmates ne se sont pas formées sur la base des cultures de l'Âge de Bronze tardif se trouvant entre la région du fleuve Dniepr et la région de l'Altaï », et discutant plus en détail des cultures anciennes des Steppes, ajoute : « La formation de ces cultures [du 18e siècle av. JC] reflétait une iranisation de la zone des steppes. Quoique l'apparition des tribus scythes et sarmates n'était pas connectée avec ces cultures ». Donc, en accord avec le témoignage de Diodore de Sicile sur ces peuples, les Scythes et Sarmates apparaissent dans les steppes à partir d'Iran (anciennes Médie et Perse) après l'Âge du Bronze, au début de l'Âge du Fer, c'est-à-dire au 8e siècle av. JC, exactement l'époque où les Israélites furent déportés par l'Assyrie.

Le Kurdistan est une région qui inclut des parties de la Turquie moderne, d'Irak, d'Iran, de Syrie et d'Arménie. Il contient la contrée d'origine du patriarche Abraham, Haran, le Padan-Aram mentionné dans le Livre de la Genèse, l'ancienne Médie et des parties de l'Assyrie et de la Perse. Babylone, qui est Sumer et Akkad, se trouve juste au sud. Bien que les conclusions de Grigoryev ont été faites à partir d'études archéologiques, linguistiques et un peu d'Histoire, il devrait être évident que ce modèle archéologique de la dispersion des « Indo-européens » se trouve être en accord profond avec la perspective biblique et les témoignages des historiens classiques concernant les origines des peuples blancs adamiques d'Europe et d'Asie. Nous allons retourner vers les Scythes d'Europe dans la partie suivante.

PARTIE 5

Il a déjà été établi, dans la partie 3 de cet essai, que les Scythes de Diodore de Sicile s'étendaient à l'ouest jusqu'au district de l'ambre sur la Baltique, et peut-être jusqu'à l'Elbe, comme le décrit cet historien. De la même manière, Hérodote comptait le Danube et ses affluents au nord comme étant des rivières scythes. Strabon discute souvent aussi des Scythes, ou Sakae, au nord du Danube et à l'ouest de la Mer Noire. Mais Strabon écrit bien plus tard qu'Hérodote, et peut-être 30 à 50 ans après Diodore. Bien que Diodore n'utilise pas le terme Germain, il était certainement familier des écrits de Jules César qui, lui, utilise ce terme. Pourtant Diodore utilise seulement les termes Celtes et Galates, et les utilise de façon interchangeable quand il se réfère au peuple de la Celtique et au pays au nord du Danube, alors que nous apprenons de Strabon que les Romains faisaient une distinction entre eux, distinction sans doute arbitraire, appelant ceux de Celtique Gaulois et ceux à l'est du Rhin Germains. Strabon écrit en Grec et cite de nombreux auteurs grecs anciens. Il est évident qu'il décrit souvent les choses vues d'une perspective grecque et qu'il est usuellement en accord avec les anciens auteurs qu'il cite. Pourtant, lorsqu'il écrit sur l'Europe du nord de sa propre époque, sa perspective est clairement romaine, car cette ère est celle où Rome a procédé à de nombreuses batailles contre les tribus nordiques dans la tentative d'établir – et même d'étendre – ses frontières au nord et son contrôle sur la terre habitée, ou oikoumenê.

Gardant ceci à l'esprit, voyons ce que dit Strabon de l'Europe du nord : « Il forme donc [l'Ister, ou Danube], on le voit, la limite méridionale des pays situés au delà du Rhin et de la Celtique, c'est-à-dire des populations galatiques et germaniques qui s'étendent jusqu'aux Bastarnes, aux Tyrégètes et au fleuve Borysthène [le Dniepr], et de ces autres populations qui vont du Borysthène au Tanaïs [le Don] et à l'embouchure du Lac Maeotis [la Mer d'Azov], remplissant tout l'intervalle de la mer Pontique [la Mer Noire] à l'Océan [la Baltique], en même temps qu'il sert de limite septentrionale aux populations illyriennes et thraces, qui, avec un certain nombre de tribus étrangères, celtiques et autres, occupent tout le pays jusqu'à la Grèce » (Géogr., 7.1.1). Les Tyrégètes sont ces Gètes qui vivaient le long de la rivière Tyras, l'actuel Dniestr. Les Bastarnes, habitant la région appelée ailleurs « Petite Scythie », sur les rives occidentales de la Mer Noire, et qui sont appelés par Strabon une tribu germanique (7.3.17), seront discutés un peu plus loin. Ce qui frappe surtout ici est l'absence de toute mention de Scythes. Nous avons une mention de « populations germaniques » occupant le territoire où nous trouvions des Scythes, ou Sakae, depuis presque 500 ans avant Strabon et ses écrits. Des Scythes d'Europe, l'historien Thucydide, écrivant vers la fin du 5e siècle av. JC, déclarait : « Sur ce point nul peuple d'Europe ne peut leur être comparé ; même en Asie, il n'est pas un peuple qui, isolément, soit en état de résister à tous les Scythes réunis » (Histoire de la Guerre du Péloponnèse, 2:97). La seule conclusion logique est que du temps de Strabon, les Romains avaient créé une distinction supplémentaire : les Scythes d'Europe, que les Grecs appelaient Galates, étaient appelés Germains. Comme Strabon l'avait déjà expliqué, la plupart des Scythes étaient nomades, habitaient dans des chariots (Géogr., 11.2.1) et vivaient de leurs troupeaux, étaient « mangeurs de fromages faits de lait de jument » (citant Éschyle). De même, il dit des Germains : « C'est une caractéristique commune des peuples de cette région du monde [une note de la Loeb Classical Library rappelle au lecteur qu'ici Strabon parle des Germains et des Galates] qu'ils migrent avec facilité [...] ils ne travaillent pas le sol ni ne stockent même de nourriture, mais vivent dans de petites huttes qui sont justes des structures temporaires ; et ils vivent pour la plupart de leurs troupeaux, comme le font les nomades, de telle façon que, en imitation des nomades, ils chargent leurs chariots de toutes leurs affaires personnelles et avec leurs bêtes se dirigent vers les contrées leur semblant les meilleures » (7.1.3). Strabon écrit cela en discutant de beaucoup de tribus germaniques, comme les Suevi (ou Suebi), qui seront décrits plus tard par Tacite dans Les Germains. Il est clair que Strabon décrit ces Germains exactement de la même manière dont il décrit les Scythes et qu'ils occupent les mêmes territoires que ceux décrits comme occupés par les Scythes. Par exemple, lorsque Strabon décrit le déplacement des Gètes au nord du Danube par les Scythes (7.3.13 et suiv.), Tacite ne mentionne aucun Gète au nord du Danube, ni aucun Scythe, mais nomme des tribus germaniques occupant ces zones. Il devient évident que, toutes ces choses considérées, les Germains sont réellement des Scythes, et que seuls les noms ont changé.

Ça ne peut être un accident que, dans sa  description des peuples habitant l'Europe du nord dans son septième livre, Strabon ne mentionne pas les Scythes. Dans son second livre, il avait déclaré une chose similaire à celle répétée ci-dessus : « Cette rivière [le Danube] coule d'ouest en est vers l'Euxine [la Mer Noire] ; il laisse à sa gauche l'entièreté de la Germanie (qui commence au Rhin), toute la contrée des Gètes et les contrées des Tyrégètes, Bastarnes et Sarmates aussi loin que la rivière Tanaïs [le Don] et le Lac Maeotis [Mer d'Azov] ; et il laisse à sa droite toute la Thrace, l'Illyrie et, finalement, la Grèce » (Géogr., 2.5.30). Ici aussi, nous ne voyons aucun Scythe mentionné en Europe, quoique Strabon nous donne ailleurs des témoignages d'anciens auteurs confirmant leur importance sur ce continent. La  seule explication est qu'ils sont ici appelés Germains et que ces Germains sont les Scythes des anciens auteurs. Ici, Strabon décrit la Germanie comme s'étendant du Rhin à la Mer Noire au nord du Danube, excepté la région occupée par les Gètes, puisqu'il nous dit que les Bastarnes sont Germains (7.3.17). Il nous dit ailleurs que les Gètes partagent une frontière commune avec les Suèves germaniques (7.1.3), mais indique que les Gètes furent chassés au sud du Danube par les Scythes (7.3.13), et Tacite nomme plusieurs tribus habitant cette région, mais pas de Scythes. Tacite nous affirme plutôt qu'à l'est des Quades (une division des Suèves appelée Coadui, ou dans certains manuscrits, Coldui, par Strabon) habitent les tribus germaniques des Marsigni et des Buri, qui ne sont pas des Suèves, mais toutes deux « exactement comme les Suèves dans leur langage et leur mode de vie », et les Cotini et les Osi, qui paient un tribut aux Suèves et aux Sarmates. Utilisant le langage comme déterminant, Tacite distingue les Cotini et les Osi des Germains et dit que les Cotini sont des Celtes et que les Osi sont des Pannoniens (Les Germains, 43). Il est possible, mais difficile à certifier, que les Osi aient été un groupe de Gètes, que Tacite ne mentionne pas, qui seraient parvenus à rester au nord du Danube. La Pannonie était un district romain au sud du Danube apparemment habité par une mixture de tribus celtes, illyriennes et thraces.

Avant de poursuivre la discussion sur la Germanie telle qu'elle était perçue par Strabon et Tacite, il nous faut parler des Galates et des Scythes qui sont mentionnés par l'historien Polybe. Polybe a vécu de 208 à 126 av. JC, et la partie de l'Histoire qu'il raconte couvre les années 264-146 av. JC. Il a fait un travail remarquable sur les Guerres Puniques entre Rome et Carthage et sur les exploits d'Hannibal et de Scipion, mais il a aussi décrit des guerres de cette période entre les états grecs à l'est, ainsi que les causes et débuts de l'empire romain, empire duquel il était un apologue. Bien des gens qui écrivent sur les Celtes citent Polybe dans la tentative de montrer que les Celtes, soit dominaient sur toute l'Europe du nord à une époque, soit qu'ils étaient originaires de l'est, ou les deux. Tout comme plus tard Diodore de Sicile, Polybe utilisait aussi le terme de Galates et de Celtes de façon interchangeable (Histoire, 2.30.7-9) et il n'utilisa jamais le terme Germain, appelant tous les peuples du nord Galates. Polybe n'écrivait pas sur les origines des peuples, sur les fondations des cités et choses relatives et il explique en longueur pourquoi dans son neuvième livre (9.1-2).

Polybe mentionne directement les Scythes en Europe une seule fois, quand, en parlant d'un certain endroit le long des côtes près de Byzance, il écrit : « C'est ici, disent-ils, que Darius relia les détroits lorsqu'il traversa pour attaquer les Scythes » (4.43.2). Il mentionne par contre souvent les Galates, à la fois ceux au nord de la Grèce qui avaient conquis la Thrace et envahi l'Anatolie, et ceux plus à l'ouest. Bien que ce que dit Polybe des Galates et des Celtes ne contredit en rien ce que nous disons ici, ses déclarations ne nous sont pas d'un grand secours. Mais en général, elles supportent bien l'affirmation faite ici que ces peuples d'Europe, originellement déclarés étant Scythes (par exemple par Éphore, que Strabon cite abondamment), étaient les mêmes peuples qui furent plus tard appelés Galates par les Grecs, puis qui furent divisés en Germains et Gaulois par les Romains, puisque du temps d'Hérodote et de Thucydide, seuls des Scythes étaient connus dans le nord – et ni Hérodote ni Thucydide ne connaissait le mot Galates – et seuls les Celtes étaient connus dans l'ouest. Plus tard, cependant, les peuples du nord furent appelés Galates et les Scythes ne sont plus mentionnés là-bas, sauf quand un historien se réfère à d'anciens auteurs. Les Galates et les Scythes sont décrits par Strabon exactement de la même façon, sans doute parce qu'il parle d'un même peuple à des époques différentes, et s'il les appelle de deux différents noms, c'est tantôt en se référant à des auteurs plus anciens, tantôt en décrivant sa propre époque.

Polybe déclare certaines choses qui nous montrent que la culture archéologique d'Hallstatt ne devrait pas être systématiquement associée aux seuls Galates, car il dit des Galates que « leur vie était très simple et ils n'avaient aucune connaissance d'aucun art ou d'aucune science », et que leurs possessions étaient peu nombreuses de telle façon qu'ils puissent « se déplacer où bon leur semblait » (2.17.10). Strabon les a décrits de la même manière. Polybe parle aussi de leurs armes très inférieures et comment leurs épées se plient facilement au moindre coup (2.30.7-9 ; 2.33.3). Rien de tout cela ne s'accorde avec la métallurgie avancée et les arts délicats de la culture de Hallstatt, qui certainement appartenait aux Thraces, Milésiens et autres Phéniciens et aux colons précédents sur la rivière Danube et en l'Europe de l'Ouest, les « proto-Celtes ».

Au temps de Strabon et de Tacite, une tribu germanique appelée les Bastarnes habitait sur le Danube près de la Mer Noire, dans la même région que Strabon et d'autres nomment ailleurs la « Petite Scythie ». Polybe mentionne ces gens, qui étaient la raison d'une mission des Dardanes (une tribu Illyrienne) envoyée vers le Sénat Romain en 177-176 av. JC : « Une mission des Dardanes arriva alors, parlant des Bastarnes, de leur nombre, de la taille géante et de la valeur de ses guerriers, et précisant que Persée et les Galates [d'Anatolie] étaient ligués avec cette tribu. Ils dirent qu'ils avaient bien plus peur de lui que des Bastarnes, et ils demandèrent de l'aide. Des messagers de Thessalie arrivèrent également, confirmant les dires des Dardanes et demandant aussi de l'aide » (Histoire, 25.6.2-4). Les auteurs ne mentionnent nulle part que ces Bastarnes migrèrent de quelque part, ni qu'ils furent les conquérants des Scythes ou des Galates qui habitaient cette région, et il semble donc plausible que ce terme de Bastarnes soit simplement le nom d'une tribu scythe qui habitait cette région depuis longtemps et dont les Grecs et les Romains acquirent une connaissance plus précise plus tard. Strabon est incertain sur les Bastarnes et dit « mais ce qui est au-delà de la Germanie et au-delà des contrées après la Germanie – peut-être les Bastarnes, comme certains le pensent, mais d'autres auteurs pensent que d'autres tribus habitent entre les deux – est difficile à dire [...] ou qu'une quelconque partie est inhabitable en raison du froid ou d'une autre cause, ou même qu'une autre race de gens, succédant aux Germains, est située entre la mer et les Germains de l'est [ici il est absolument évident que Germain est équivalent à Scythe] [...] car je ne connais ni les Bastarnes, ni les Sauromates, ni, en un mot, un quelconque peuple habitant au-dessus du Pont [...] » (Géogr., 7.2.4). Par « connais », Strabon veut certainement dire qu'il ne les connaît pas lui-même et ne peux donc les décrire complètement, car à la fois Diodore quelques années avant et Tacite quelques années après confirment les dires de Diodore concernant les Sarmates, les Bastarnes et les Germains – une fois que l'on accepte le fait que Strabon et les auteurs qui le suivent utilisent « Germains » pour décrire les peuples que Diodore et d'autres auteurs précédents appelaient Scythes puis Galates, ce que nous allons confirmer encore plus nettement dans une discussion sur les Peucètes.

Diodore mentionne les Peucètes (Peuketioi) en parlant de Agathocles, roi de Sicile, qui fournit « les Iapyges et les Peucètes [...] en bateaux pirates, recevant en contrepartie le partage de leur butin » (Bibl. Hist., 21.4.1), la Sicile étant alors en guerre contre Carthage, la Macédoine et les « barbares d'Italie », vers 295 av. JC (21.2.2). Strabon dit que certains des Bastarnes vivent sur Peuce (peukê signifie pin en Grec), une île du Danube, et sont en conséquence appelés Peucini (Peukinoi), ce qui doit correspondre aux Peucètes de Diodore, le nom et l'endroit étant identiques. Strabon nomme d'autres tribus des Bastarnes, les Atmoni , les Sidoni et les Roxolani qui « parcourent les plaines situées entre le Tanaïs et le Borysthenes [le Don et le Dniepr] », et nous avons ici une évidence supplémentaire que les Bastarnes germains sont des Scythes européens. Les Roxoloani, nous dit Strabon, « sont connus pour leurs guerres contre Mithridates Eupator, roi du Pont, 120-63 av. JC » (Géogr., 7.3.15, 17). Dans un autre passage, alors que Diodore discute des relations des Macédoniens et des Thraces avec leurs voisins pendant cette période, il mentionne seulement des Scythes dans cette région et pas de Bastarnes (voir Bibl. Hist., 16.1.5 ; 19.73.1-5). Il devrait être manifeste ici que Bastarne est un terme désignant les tribus scythes, et plus tard appelées germaniques, dans cette même région. Les peuples ne changèrent pas, seuls les noms changèrent lorsque la perspective passa de grecque à romaine : Germain était un terme strictement romain.

Bien qu'en un endroit Strabon semble distinguer les Bastarnes des Scythes, lorsqu'il dit que les Thraces souffrirent de l'invasion de « Scythes, Bastarnes et Sauromates » venus du nord du Danube (Géogr., 7.3.13), cela ne veut pas dire qu'il les comptait pour un peuple à part. Strabon parle plutôt ici d'une période étendue dans le temps, et dans les migrations précédentes des Scythes en Thrace, aucune tribu particulière n'était distinguée parmi eux, les Bastarnes sont nommés uniquement beaucoup plus tard mais sont clairement le même peuple que ces Scythes habitant la même région à travers les siècles jusqu'à l'époque de Strabon. L'auteur distingue également les Bastarnes pour une autre raison, lorsqu'il déclare que « Ils sont aussi, pourrait-on dire, de souche germanique » (7.3.17), ce qu'il a appris de Tacite, qui dit que « Les Peucini, cependant, qui sont parfois appelés Bastarnes, sont comme les Germains dans leur langage, leur façon de vivre et leur mode d'habitat [mais] [...] Des mariages mixtes leur donne quelque chose de répulsif dans l'apparence, comme les Sarmates [Sauromatae][...] », et donc Tacite déclare : « Je ne sais s'il faut placer les tribus des Peucini [Bastarnae], des Venedi [Wendes slaves] et des Fenni [Finnois] avec les Germains ou avec les Sarmates » (Les Germains, 46). Il est donc clair que sur les talons des Germains, qui étaient les Scythes migrant vers l'ouest, nous trouvons des tribus slaves arrivant elles aussi en Europe de l'Ouest et se mélangeant avec les premiers dans leurs pérégrinations.

Dans « Les Germains », Tacite raconte comment les Germains furent ainsi appelés, déclarant que « Le nom Germania, cependant, est dit avoir été appliqué seulement récemment à ce pays. Le premier peuple à avoir traversé le Rhin et à s'approprier un territoire Gaulois, quoique aujourd'hui connus sous le nom de Tungri, était à cette époque appelés Germani ; et ce qui était d'abord le nom de cette tribu, pas de la race entière, devint graduellement utilisé dans un sens général. Il fut d'abord appliqué au peuple entier par les conquérants de la Gaule, pour les effrayer ; plus tard, tous les Germains l'adoptèrent et se firent appeler eux-mêmes par ce nouveau nom » (§2). Mais les Germains n'utilisaient pas le nom Germain eux-mêmes, c'est un terme strictement romain s'appliquant à eux. Le Latin devenant le langage de l'érudition au Moyen-Âge, le nom resta. Ni Diodore ni Strabon, qui connaissaient mieux les tribus de la Celtique à l'ouest du Rhin et au sud des Alpes que celles de la Germanie, ne mentionnent jamais une telle histoire, ni ne mentionnent jamais aucune tribu individuelle appelée Germani. Pareil pour César dans « Les Guerres des Gaules », où il utilise le nom Germani pour les tribus à l'est du Rhin ; il ne corrobore aucune partie de l'histoire de Tacite concernant ce nom. Cette histoire doit donc être rejetée. Il doit donc s'agir d'une coïncidence s'il existait apparemment une tribu de ce nom, les Germaniens, dans l'édition de Rawlinson, mentionnée par Hérodote comme se trouvant parmi les Perses (Histoire, 1:125), car il n'y a rien, du temps d'Hérodote à celui de César, qui nous permet de relier cette tribu des Germaniens à l'ouest. Diodore et tous les autres auteurs anciens appelant toutes les tribus du nord Galatae, le récit de Strabon est beaucoup plus crédible : à savoir que les Germains furent ainsi appelés par les Romains car ils étaient considérés être les authentiques Galatae, c'est-à-dire ceux qui n'étaient pas mélangés avec des Thraces, des Grecs ou des Étrusques ou avec un précédant peuple quelconque des côtes européennes, germanus étant le mot latin pour authentique.

Tout comme Strabon, Tacite nous dit que la Germanie s'étendait du Rhin à l'ouest jusqu'aux Bastarnes, qu'il appelle Peucini, quoique à cette époque les Vénètes et les Sarmates, des tribus slaves, s'étaient aussi avancés dans ces parties de l'Europe à l'ouest du Dniestr et au nord du Danube (Les Germains, 46). Les Vénètes sont les Wendes d'Allemagne de l'est qui occupèrent la zone autour de Brandebourg, au sud-ouest de Berlin. Comme nous l'avons vu, Tacite ne comptait pas les Sarmates en tant que Germains (et Diodore nous affirme qu'ils dérivent des Mèdes et pas des Scythes), mais il n'était pas aussi affirmatif sur les Vénètes, les Fenni (Finnois) et les Peucini (Bastarnes), pour des raisons arbitraires. Par exemple, il parle des Bastarnes se mélangeant avec les Sarmates et il dit des Vénètes qu'ils « ont adopté beaucoup des habitudes des Sarmates, car leurs incursions de pilleurs les ont amenés sur toutes les collines boisées et montagneuses qui se trouvent entre les Peucini et les Fenni. Néanmoins, ils doivent être classés en général comme Germains, car ils construisent des maisons, portent des boucliers et aiment voyager – et voyager rapidement – à pied, ce en quoi ils diffèrent des Sarmates, qui vivent dans des chariots ou sur des chevaux » (Les Germains, 46). La vie dans des chariots et à cheval était le mode de vie typique des Germains et des Scythes de Strabon (Géogr., 7.1.3 ; 11.2.1), et il semble que la classification de Tacite dépend uniquement du fait que ces tribus anciennement nomades se soient déjà fixées dans une certaine contrée ou pas, ce qui est plutôt arbitraire. Les Vénètes ont certainement été classifiés plus tard comme Slaves à cause de leur langage. Néanmoins, il y eut des guerres entre les Saxons et les Wendes à travers le temps jusqu'à l'époque de Otto Ier qui défit les Magyares et les Wendes et mit fin à la menace que ceux-ci représentaient sur les Germains, en 955 ap. JC (The Encyclopedia of World History).

Tacite ne mentionne jamais de Scythe en Europe quoique sa Germanie s'étendait, comme celle de Strabon, du Rhin à la Mer Noire. Si les Scythes de l'ouest ne sont pas les Germains, alors en un temps très court, et après bien des siècles de présence en Europe, ces Scythes dont Thucydide nous affirme qu'ils étaient tellement puissants se sont simplement volatilisés, et les Germains – venant de nulle part – ont envahi le continent tout entier sans la moindre évidence de cataclysme ou de lutte. Comme il est démontré tout au long de cet essai, les Germains sont bien plutôt les Scythes, et les Saxons (Sachsens) de l'ouest sont les Sakes (Sakae) de l'est et descendent de ces Sakans dont Darius le Perse ne put venir à bout (voir Strabon, Géogr., 7.3.9).

Dans « Les Germains », Tacite suppose qu'à une certaine époque, les tribus de Gaule migrèrent vers l'est en Germanie, parce que les Gaulois avaient été plus puissants que les Germains (§28). Tacite tente par là de justifier la présence de tribus qu'il considère gauloises dans des régions à l'est du Rhin, tels les Boii et les Cotini (§43). Des Cotini, Tacite les distingue des Germains par le langage, en disant que « Les Cotini et les Osi ne sont pas Germains : c'est prouvé par leurs langages, le Celte dans un cas, le Pannonien dans un autre ». Mais le langage ne détermine pas la race et il existait de nombreux dialectes parmi les tribus germaniques et gauloises. En parlant toujours de langage, dans une autre partie, Tacite classifie les Aestii le long des côtes de la Baltique comme Germains, mais nous dit que leur langage était « plutôt comme celui des Britanniques », bien qu'ils avaient « les mêmes coutumes et modes que les Suèbes » (§45). Les Britanniques parlent des dialectes celtiques ressemblant à ceux de Gaule, comme il le déclare lui-même autre part (Agricola, 11). Les Estoniens d'aujourd'hui parlent une langue classifiée comme finno-ougrienne, même pas indo-européenne. Tacite ne mentionne pas le langage des Fenni (Finnois) et n'est pas sûr s'il faut les classifier comme Germains. En parlant des Treviri (Trévires) et des Nervii (Nerviens), des tribus de Gaule, Tacite semble douter de la « descendance germanique qu'ils affirment », lorsqu'il décrit les tribus germaniques ayant migré à l'ouest du Rhin (§28). Mais ici, Tacite ne parle pas de leur langage ni d'aucune raison significative qui puisse permettre de douter de leur affirmation, nous disant seulement que « Une telle origine glorieuse, sentent-ils, devrait les empêcher de passer pour ressembler aux Gaulois pacifiques ». Ici, la distinction que Tacite fait entre les Gaulois et les Germains s'écroule, se révélant à la fois arbitraire et un préjugé. Strabon, écrivant environ 100 ans plus tôt, nous dit que « Tous les peuples appartenant à la race dite gallique ou galatique sont fous de guerre, irritables et prompts à en venir aux mains, du reste simples et point méchants », et il nous décrit leur force et leur physique formidable, entre autres choses, en nous expliquant aussi qu'ils sont avec les Germains « comme des frères » (Géogr., 4.4.2). Strabon atteste également que les Trévires et les Nerviens sont réellement Germains (4.3.4). Il est clair que la distinction que Tacite fait entre les Germains (que Strabon considère comme des authentiques Galates) et les Gaulois (Galatae) est pour lui une manière de montrer son mépris pour ces tribus conquises par Rome et qui ont adopté la civilisation de leur conquérant, un mépris que Tacite montre également pour les Bretons qui se comportèrent de même (Agricola, 21). Autre part, Tacite reconnaît lui-même que les Gaulois sont devenus pacifiques uniquement sous la sujétion romaine (§11). Parmi les Blancs, l'état culturel ou politique d'une tribu ou d'une nation est certainement un déterminant moins valable de la race que le langage, et les distinctions de Tacite dans ces domaines sont complètement non fiables, faites pour des raisons politiques et non dans le but d'une vraie enquête historique ou anthropologique. Les auteurs grecs nous disent que les Galates et les Germains sont une seule et même race, et les inscriptions de l'Orient nous parlent autant de leurs ancêtres : Kimmériens, Sakes et Scythes.

PARTIE 6

Tandis que le but de cet essai est de démontrer que les peuples germaniques sont réellement les descendants des Scythes d'Asie, qui étaient aussi appelés Kimmériens et Sakes, et que ceux-ci à leur tour descendaient des peuples de la Bible, notamment de ces Israélites déportés par les Assyriens, ici dans cette partie nous allons faire une petite digression. De façon très malheureuse, dans le prélude d'évènements de l'Histoire récente (première Guerre Mondiale), certains propagandistes parmi le peuple anglais ont réussi à présenter les Allemands comme étant des Huns et à convaincre les masses que les Anglais eux-mêmes sont un peuple d'origine distincte. Cela est évidemment faux et nous allons discuter ici les origines des Anglais et leur parenté avec les Allemands.

Les habitants de la Grande-Bretagne d'avant la conquête romaine, bien que n'étant pas le sujet de cette discussion, seront mentionnés ici brièvement. Dans « The Encyclopedia of World History », 6e édition, Houghton Mifflin Co., à la page 180, nous trouvons : « Les habitants préhistoriques de la Grande-Bretagne (appelés Celtes sur la base de leur langage) étaient apparemment une fusion de lignées méditerranéenne, alpine et nordique qui incluaient une souche sombre ibérique et une souche à cheveux clairs. Des preuves archéologiques pointent sur des contacts avec la Péninsule Ibérique (2.500 av. JC) et l'Égypte (1.300 av. JC) [...] Les vrais Celtes sont représentés par deux souches : les Goidels (Gaels), survivant en Irlande du Nord et dans la Haute Écosse, et les Cymri et Brythons (Bretons), encore représentés au Pays de Galles. Les Brythons étaient proches parents des Gaulois, particulièrement les Belgi ». D'abord, notons que d'après les Belgi nous avons l'actuelle Belgique, et que les Cymri – distingués des Bretons – ont un nom identique aux Cimmerii (Kimmériens), ce qui ne peut pas passer inaperçu. Mais la plupart des informations présentées dans cette encyclopédie semblent venir de l'annaliste romain Tacite.

Dans son Agricola, écrit à propos de son beau-père qui était gouverneur de la Bretagne Romaine, Tacite dit, au §11 : « Qui étaient les premiers habitants de Bretagne, natifs ou immigrés, la question est ouverte : on doit se souvenir que nous parlons de barbares. Mais leurs caractéristiques physiques varient et la variation est suggestive. Les cheveux roux et les longs membres des Calédoniens semblent proclamer une origine germanique ; les visages basanés des Silures, la tendance qu'ont leurs cheveux de boucler et le fait que l'Espagne se trouve en face, tout tend à prouver que les Espagnols traversèrent la mer dans l'ancien temps et vinrent occuper une partie du pays. Les peuples les plus proches des Gaulois leur ressemblent d'ailleurs [...] » (éd. Penguin Classics). Bien sûr, Tacite n'était pas à proprement parler un historien car il n'avait pas été éduqué dans l'Histoire Classique et était apparemment ignorant, ou peut-être ignorait-il délibérément, des témoignages de la présence des Phéniciens et des Troyens en Grande-Bretagne, même s'il est peu probable que tous les anciens Bretons soient uniquement descendants de ceux-ci. Tacite était plutôt un chroniqueur de son temps, et son « Agricola » comme ses écrits sur les tribus germaniques, « Les Germains », ont été depuis des siècles considérés comme des travaux de grande valeur.

Le géographe grec Strabon, qui vivait quelques générations avant Tacite, donne sa propre description des tribus germaniques telles qu'elles étaient connues de lui, quoiqu'il n'ait pas eu autant d'informations que les Romains, presqu'un siècle plus tard. Pourtant, il décrit beaucoup de tribus germaniques apparemment de façon correcte, car les écrits plus tardifs de Tacite concordent grandement avec le géographe, même si les écrits de Tacite sont plus détaillés. Bien que les témoignages de Strabon sur les Germains ne seront pas discutés ici en longueur, une de ses déclaration est importante : « Maintenant concernant la tribu des Suèves [Suebi], elle est la plus grande, car elle s'étend du Rhin à l'Elbe ; et une partie d'entre eux habitent même au-delà de l'Elbe » (Géogr., 7.1.3). Dans le même paragraphe, Strabon liste, parmi les tribus des Suèves, les Coldui (ou Coadui, les Quadi de Tacite) et les Marcomani, ces deux tribus habitant la Bohème, et les Langobardi (les Lombards) qui, quelques siècles plus tard, iront habiter l'Italie septentrionale, et également d'autres tribus mentionnées par Tacite. Le nom des Suebi existait jusqu'à une époque récente dans le nom Souabe, un grand duché dans l'Allemagne du sud-ouest qui incluait des parties des actuelles France et Suisse et l'état moderne de Bade-Wurtemberg.

Tacite, à travers « Les Germains », se réfère à la Baltique comme à la « Mer Suèbe ». Il commence à décrire les Suèbes, aux §38-46 : « Nous devons maintenant parler des Suebi, qui ne constituent pas, comme les Chatti ou les Tencteri, une unique nation. Ils occupent plus de la moitié de la Germanie et sont divisés en différentes tribus qui portent des noms différents, même s'ils répondent tous au titre général de 'Suebi' ». Par après, dans une description de ces tribus, il fait une mention spéciale des Semnones et des Langobardi pour leur bravoure, puis il dit : « Après ceux-ci viennent les Reudigni, les Aviones, les Anglii [Angles], les Varini, les Eudoses, les Suarines et les Nuitones, toutes ces tribus étant bien protégées par des remparts de forêts et de rivières. Il n'y a rien de spécial à en dire individuellement [...] ». Tacite liste ensuite le reste des tribus de Suèbes : les Hermunduri, Naristi, Marcomanii, Quadi, les Marsigni et Buri qui sont toutes deux « exactement comme les Suebi en langage et en mode de vie », les Lugii qui sont « divisés en un nombre de petites unités », les Gothones (Goths), dont « la règle semble être bien plus autocratique que dans les autres états germains », les Rugii et les Lemovii, ces deux tribus « bordent la mer [de Suèbe] », les Suiones « dans l'océan même » (d'où le nom Suède pourrait bien provenir), les Aestii et finalement les Sitones. Des Aestii (dans ce mot nous percevons le nom d'Estoniens), Tacite nous dit qu'ils « ont les mêmes coutumes et modes que les Suèbes, mais un langage plus proche des Bretons » et qu'ils sont « le seul peuple à recueillir l'ambre – glaesium est leur propre terme », où nous voyons que ce sont là les Scythes du district de l'ambre le long de la Baltique mentionnés par Diodore et les auteurs plus anciens. Au-delà, Tacite nomme les Peucini (appelés aussi Bastarnes), les Venedi (les Wendes slaves) et les Fenni (Finnois), peuples dont il ne sait s'il faut les classer comme Germains ou Sarmates (ou Slaves). Comme nous l'avons vu dans les cinq premières parties, tous ces Germains sont exactement les mêmes peuples dont les premiers auteurs grecs appelaient Kimmériens, puis plus tard Scythes ou Sakes, puis Galates, tandis que les Romains les appelaient Gaulois et les divisèrent plus tard en Gaulois et Germains. Bien que le terme Sakes soit absent chez Tacite, nous verrons qu'il persiste, puisque Bède et d'autres appellent ces peuples du nom général de Saxons : certainement les mêmes peuples que Tacite et Strabon nomment Suèbes. On doit noter également que dans la description des Suèbes par Tacite, les Anglii (ou Angles) ne sont rien d'autres qu'une tribu mineure parmi les autres tribus germaniques, certainement considérés eux-mêmes comme étant des Germains, et étant étiquetés Suèbes, ils sont sans aucun doute reliés aux autres tribus intérieures germaniques.

La puissance romaine contrôla l'expansion germanique et la limita aux contrées de l'empire aussi longtemps que cette puissance exista, et Tacite enregistra les diverses tribus germaniques qui vivaient le long du Rhin et du Danube, lesquelles étaient amicales à Rome et celles qui avaient déjà franchi le Rhin vers l'ouest à son époque, étant donné qu'il sépare les Germains des Gaulois et doute de l'origine germanique de certaines de ces tribus de Gaule (les contrées des modernes France, Belgique, Pays-Bas et la partie de l'Allemagne à l'ouest du Rhin) même lorsque ces tribus proclament elles-mêmes leurs origines germaniques (voir Les Germains, §28). Mais à partir de l'époque où Jules César conquit la Gaule, pendant plus de 300 ans jusqu'au 3e siècle av. JC, les tribus germaniques furent pour la plupart gardées aux frontières de l'empire. Non pas qu'il y eut jamais de paix, car Rome conduisit des campagnes en Germanie bien des fois, et bien des fois les Germains attaquèrent des parties de l'empire. À partir du 3e siècle, cependant, les tribus germaniques furent trop puissantes pour être contenues, et elles-mêmes étaient de toute façon pressées à l'est. Rome était déjà dans sa phase de déclin et donc l'empire commença à perdre ses provinces les plus éloignées d'abord, puis au 5e siècle fut envahi par les Goths, les Vandales, les Alains, les Alamanni, les Burgondes, les Francs, les Saxons, les Suèbes et les Huns. Les Goths sont les Gothones de Tacite (Les Germains, 43), qu'il comptait parmi les Suèbes. Les Vandales, qui sont les Vandilii de Tacite (Ger. 2), sont mentionnés également par Strabon en tant que Vindelici (4.3.3 ; 4.6.8, 9). Les Alains sont appelés par l'historien grec du 6e siècle Procopius « une nation gothe » (Histoire des Guerres, 3.3.1, 5.1.3) et sont alliés à ces Vandales avec lesquels ils envahissent l'Espagne (3.3.1). Les Alamanni et les Burgondes sont mentionnés dans Procopius avec les Suèbes et autres tribus germaniques (5.12.11). Les termes « Francs » et « Saxons » ne décrivent pas des tribus particulières mais plutôt des groupes particuliers de tribus, de la même façon que Tacite utilisait le terme « Suèbe ». Procopius mentionne « les Germains, qui sont maintenant appelés Francs » (3.3.1) très souvent. Il est évident d'après Bède que beaucoup de tribus que Tacite appelait Suebi étaient Saxons, un terme que Tacite n'utilisait pas, car Bède compte les Angles comme des Saxons, utilisant souvent l'expression « Angles ou Saxons » (voir Histoire Ecclésiastique 1.15). Beaucoup de Goths, Alains, Vandales et autres qui envahirent l'empire étaient déjà Chrétiens, bien que de la secte arienne, comme le relate Procopius, et étant Chrétiens ils avaient du recevoir le message du Christ à partir de l'est, mais pas des Grecs ou des Romains – qui étaient adversaires de l'Arianisme. Il sera montré dans une partie suivante que les Huns descendaient réellement de la même souche scythe d'où venaient les autres tribus germaniques, excepté qu'ils s'étaient aventurés plus loin vers l'est que la plupart des autres et étaient entrés en Europe à une période relativement tardive.

Bien que nous pourrions en dire beaucoup plus sur les mouvements des tribus germaniques durant les siècles de la fin de l'Empire Romain, nous allons nous concentrer sur la Grande-Bretagne et vers l'historien de l'église britannique Bède, qui écrivit son « Histoire Ecclésiastique du Peuple Anglais » au 8e siècle de notre ère. Bède nous parle des « Francs et Saxons » qui pillaient et ravageaient les côtes britanniques depuis l'époque du règne de l'empereur Dioclétien jusqu'à la fin du 3e siècle (H.E., 1.6). Après que Rome eut perdu le contrôle de la Grande-Bretagne, d'abord par une révolte de ses propres soldats, la nation fut pour un court laps de temps dirigée par divers tyrans militaires. Plus tard, les Britanniques furent sous le siège constant des Scots (Bède nomme ainsi tous les Irlandais) et des Pictes (H.E., 1.6-15 ; Bède dit également que les Pictes étaient venus « de Scythie », H.E., 1.1). Rome n'étant plus en mesure de venir au secours des Bretons, qui avaient appelé plusieurs fois à l'aide, finalement un roi Breton, pendant le règne de l'empereur Marcien (que Bède date comme débutant en 449), invita les « Anglais ou Saxons » (« Anglorum sive Saxonum gens » dans le latin de Bède) en Grande-Bretagne. Bède dit des Saxons que : « [...] étant envoyés pour le dit roi en Bretagne, accostèrent là-bas dans trois longs bateaux, et par le commandement du même roi furent appointés pour habiter dans la partie orientale de l'île, afin de défendre le pays en tant qu'amis, mais en fait, comme la suite le prouva, afin de le conquérir en tant qu'ennemis » (H.E., 1.15). Bède décrit alors comment ces premiers Saxons en Bretagne, après avoir battu certains ennemis des Bretons dans une bataille, et où Bède note la couardise de ces mêmes Bretons, envoyèrent des messagers en Germanie et furent bientôt rejoints par un grand nombre de leurs compatriotes. Bède explique : « Maintenant les étrangers étaient venus de trois parmi les plus puissantes nations de Germanie, à savoir les Saxons, les Angles et les Jutes. Des Jutes vinrent le peuple du Kent et les colons de Wight, c'est-à-dire les gens qui habitent l'île de Wight, et ceux qui dans la province des Saxons de l'Ouest sont appelés jusqu'à ce jour du nom de Jutes, tout juste en face de l'île de Wight. Des Saxons, c'est-à-dire de cette région qui est maintenant appelée celle des Vieux Saxons [actuelle Saxe, en Allemagne], descendirent les Saxons Orientaux, les Saxons Méridionaux et les Saxons Occidentaux [de ces parties de l'Angleterre maintenant connues du nom d'Essex, Sussex et Wessex]. De plus, des Angles, à savoir de cette contrée appelée Angeln [l'actuelle Schleswig-Holstein] et qui depuis cette époque jusqu'à aujourd'hui est dite déserte, entre les provinces des Jutes [Jutland, la partie du Danemark sur le continent] et des Saxons [Saxe], descendirent les Angles Orientaux, les Angles des Collines, les Merciens et toute la progéniture des Northumbriens, à savoir, de ces peuples qui allèrent habiter la partie nord de l'estuaire de Humber, et les autres nations des Angles ». L'historien raconte l'histoire des rois saxons Hengist et Horsa et mentionne leur descendance de « Woden [Odin], dont les descendants furent à l'origine des maisons royales de beaucoup de provinces » (H.E., 1:15).

Plus loin, Bède discute d'un certain prêcheur anglais, Egbert, qui fit des voyages missionnaires sur le continent, et il nous dit que cet Egbert « [...]prêcha l'Évangile pour apporter le Verbe divin à certaines de ces nations qui n'avaient pas encore entendu parler de lui : et beaucoup de ces contrées étaient en Germanie, desquelles les Anglais [Angli] ou Saxons, qui habitent maintenant la Bretagne, sont bien connus pour être originaires, et qui jusqu'à ce jour sont appelés par corruption 'Garmans' par les Bretons qui sont leurs voisins. Tels sont les Frisons [les Frises; Frisii dans Tacite, Ger., 34, 35], les Rugins [Rugii, Ger., 43], Danois, Huns, Anciens Saxons et Boructuares [Bructeri, Ger., 33] [...] » (H.E., 5.9), d'où il est évident que non seulement Bède compte les Angles parmi les Saxons, écrivant « Anglais ou Saxons », mais il se réfère aux Saxons de Germanie en tant que « Anciens Saxons ». De même, les Bretons savaient que ces nouveaux habitants de la Bretagne étaient des Germains, mais les appelaient « Garmans ». Les Saxons de Bède doivent être ces mêmes tribus qui, avec les Angles, Tacite décrit comme des Suèbes, et bien qu'une province en Allemagne, après avoir été habitée par les Angles, resta évidemment vide et vacante pour un certain temps après leur départ pour la Grande-Bretagne, comme nous l'indique Bède, bien entendu tous les Angles du continent ne partirent pas habiter la Grande-Bretagne, comme nous allons en avoir la confirmation par Procopius bientôt. Que le terme de Saxon soit un terme général pour un groupe de tribus germaniques est évident aussi d'après Bède, puisqu'il les appelle de ce nom de façon générale mais nomme des tribus particulières parmi celles qui colonisèrent l'Angleterre, par exemple les Gewissas ou Saxons de l'Ouest (H.E., 2.5 ; 3.7 ; 4.15), les Grywas (H.E., 3.20 ; 4.6, 19), les Hwiccas (H.E., 2.2 ; 4.13, 23) et les Meanwaras (H.E., 4.13).

Procopius décrivait une « île », Thulé, « extrêmement grande [...] plus de dix fois plus grande que la Bretagne. Et elle est située à une grande distance au nord de celle-ci. Sur cette île, la terre est la plupart du temps stérile, mais dans les parties habitées treize nations très nombreuses l'ont colonisée ; et il existe des rois pour chaque nation » (Hist., 6.15.4-5). En nommant certaines des tribus de Thulé, Procopius raconte des histoires fantastiques sur certaines d'entre elles, de la même manière que les Grecs avaient toujours entendu et enregistré de telles histoires sur les peuples qui vivaient aux confins de leur propre monde. Mais Procopius parle également des Eruli, une tribu ayant apparemment adopté la forme arienne du Christianisme (Hist., 4.14.12), pour laquelle beaucoup s'étaient battus pour les Romains et dont Procopius devait être assez familier. Il décrit comment un grand nombre d'hommes de cette tribu (après avoir perdu une bataille contre les Lombards) avaient quitté l'Allemagne pour aller habiter en Thulé (Hist., 6.15.1 et suiv.). Alors qu'il existe bien des spéculations concernant cette Thulé, depuis l'époque de Pytheas qui semble avoir été le premier a enregistrer ce nom comme étant celui d'un endroit dans l'océan septentrional, ici Procopius paraît bien décrire la Norvège. Plus tard, du 8e au 11e siècle, des parties de la Grande-Bretagne furent envahies et habitées par les Norvégiens et les Danois.

Procopius décrit aussi une autre île, qu'il nomme Brittia – mais qui n'est certainement pas la Grande-Bretagne – et qui se situe « vers la fin de la Gaule, cette partie qui fait face à l'océan, étant au nord à la fois de l'Espagne et de la Bretagne » (Hist., 8.20.5). Il semble décrire le Danemark, qui vu de la mer peut bien être perçu comme une île. Il dit encore : « L'île de Brittia est habitée par trois nations très nombreuses, chacune d'entre elle ayant un roi qui la gouverne. Et les noms de ces nations sont Angili, Frissones et Brittones, la dernière étant nommée de l'île elle-même. Et la population de ces nations est tellement importante que chaque année ils émigrent de là-bas en de grandes compagnies avec leurs femmes et leurs enfants et vont jusqu'au pays des Francs [qui à cette époque incluait des larges portions de l'actuelle France et de l'actuelle Allemagne]. Et les Francs leur permettent de coloniser les parties de leur pays qui apparaissent être les plus désertes, et par ce moyen ils disent gagner sur l'île. Et donc il arriva qu'il n'y a pas longtemps le roi des Francs, en envoyant certains de ses intimes en ambassade vers l'empereur Justinien à Byzance, envoya avec eux certains Angili, essayant d'établir par là que cette île était gouvernée par lui-même. Voilà donc les faits concernant cette île de Brittia » (Hist., 8.20.6-10). Bien que ce récit semble être le reflet obscurci de certains mouvements de tribus germaniques ayant eu lieu au nord à cette époque, Les Frissones doivent être les Frisons de Bède, les Frisii de Tacite (34, 35) et les Angili doivent être les Anglii de Bède et de Tacite, les Angles. Tandis que les Frisii détiennent le pays appelé d'après eux Friesland, un district au nord des Pays-Bas, il existe bien des preuves que les Angles ne migrèrent pas vers la Grande-Bretagne – comme nous le voyons ici de Procopius – mais restèrent plutôt en Allemagne. En effet, les noms Allemands Engler, Englert et Engles, entre autres, sont tous des surnoms des Angles en Allemagne, qui donnèrent aussi leur nom aux endroits tels que Engelberg en Suisse, Engelsberg, deux villes en Bavière, Engelskirchen au nord-est de Cologne en Westphalie, Engelhartzell en Autriche, Engeløy en Norvège et Ingelheim dans le Rheinland, parmi bien d'autres noms de lieux.

Bède utilisait le mot « Saxonie » pour la Bretagne Saxonne (dans sa Vies des Abbés, 19). Mais la « Vieille » Saxonie dont il parle se trouve aujourd'hui dans les états allemands de Basse-Saxe et Saxe-Anhalt. Cependant nous pouvons déterminer, à partir de cette partie et des précédentes, que les tribus germaniques de Saxe sont de fait parentes avec leurs voisins des régions allemandes de la Bavière, la Souabe, la vallée du Rhin, la Franconie, la Hesse et la Thuringe, plus d'autres parties de l'Allemagne centrale et du sud, de l'Autriche et de la Suisse, des régions alémaniques d'Italie (Lombardie et Tyrol) et également de ces Allemands de Poméranie, Brandebourg et les anciens états de Prusse Orientale. De même, les Scandinaves, les Pictes d'Écosse et autres tribus des Bretons originels, les peuples germains de France, de Belgique et des Pays-Bas sont tous apparentés aux Anglo-saxons  et aux Germains. Tandis que les peuples slaves pressaient les Germains à l'est, et l'on trouve des Slaves parmi les Allemands d'aujourd'hui, à travers les pratiques de l'esclavage, du commerce et d'autre moyens, des peuples de lignée slave existent de nos jours aussi parmi les Anglais. Alors que les Anglais, au début du vingtième siècle, vilipendaient les Allemands avec le terme de « Huns », il n'est pas vrai du tout que les Allemands sont des Huns, bien que les deux groupes descendent certainement des Scythes. En réalité, les Anglais eux-mêmes sont des Germains, et aucune propagande au monde – qui émanait en fait des esprits malsains de la communauté financière internationale afin de pouvoir contrôler les nations dans leurs propres buts – ne pourra jamais séparer les Anglais du sang allemand qui coulera dans ses veines pour toujours. Ces Anglais qui nient leurs propres héritage et origine sont réellement coupables de haïr leurs propres frères ! Car parmi les anciennes chroniques des anciens rois anglais se trouvent beaucoup de ces vieux poèmes germaniques, tel le Voluspa, qui sont connus pour avoir été chantés à la fois par les Norvégiens, les Anglais et les Allemands depuis les temps les plus reculés.