Qu'est-ce que le Monde ?

Qu'est-ce que le Monde ?


Par William Finck Christogenea.org

Il existe trois mots grecs apparaissant dans le Nouveau Testament et qui sont traduits par monde en français : αίών (aeon), κόσμος (cosmos) et οίκουμένη (oikoumene). C'est devenu une doctrine très importante des églises soi-disant « chrétiennes » que, quelque soit le contexte où ces mots apparaissent et sont traduits par monde, ils sont compris comme signifiant la planète entière et tout et tout le monde à sa surface. Cependant, ce n'était certainement pas le cas des anciens Grecs, et c'est la signification de ces mots pour les lecteurs grecs au premier siècle qui devrait guider la façon dont les Chrétiens les comprennent, car la conception moderne de ce mot – le monde – est évidemment étrangère à toute idée que les Grecs eux-mêmes avaient lorsque le Nouveau Testament fut écrit. Nous allons ici discuter chacun de ces trois mots.

Le premier mot, αίών (165) est « une période d'existence ... durée de vie personnelle, vie ... un âge, génération ... une longue période de temps, une période définie de temps, une ère, époque, âge, période ... d'où son usage au pluriel, είς τούς αίώνας, pour toujours ... » (Liddell & Scott, Greek-English Lexicon). Le mot apparenté αίώνιος (166) est « duration d'un âge ... éternel, sempiternel ... » (L&S). Selon la Concordance de Strong, ces mots furent traduits monde 42 fois au total dans la King James version (A.V.) de la Bible. Tandis que le mot monde a des significations qui transcendent son sens spatial habituel, et, comme nous allons le voir plus bas, la signification originale du terme était bien temporelle et pas spatiale, la perception générale de la signification de ce mot aujourd'hui est évidemment spatiale et pas temporelle. Traduire αίών et αἰώνιος , qui ont toujours un sens temporel en Grec, par monde, qui aujourd'hui est le plus souvent entendu dans un sens spatial, peut créer de sérieuses erreurs dans les interprétations des Écritures.

Κόσμος (2889) apparaît approximativement 182 fois dans le Nouveau Testament, avec 85 pour-cents de ces occurrences se trouvant dans Jean et dans Paul (Moulton-Geden, Concordance to the Greek Testament). Le verbe apparenté, κόσμέω (2885), est « ordonner, arranger ... orner, décorer, équiper, meubler, dresser ... ». Liddell & Scott définissent κόσμος comme « ordre ... bon ordre, bon comportement, décence ... la forme, façon d'une chose ...d'états, ordre, gouvernement ... II. Un ornement, décoration, embellissement, tenue ... III. Un régulateur ... IV. Le monde ou univers, à partir de son ordre parfait ... humanité, comme nous utilisons 'le monde', N.T. ». Cette dernière définition, où L&S montrent comment les divers traducteurs et commentateurs du Nouveau Testament perçoivent l'usage du terme, mérite un analyse plus approfondie.

Premièrement, des autres mots traduits monde dans l'A.V., αίών et αίώνιος, discutés plus haut, signifient littéralement « âge » et « duration d'un âge », termes temporels et pas spatiaux, et cela en soi permet de mieux comprendre la flexibilité de la définition de monde dans les esprits des traducteurs de l'A.V., spécialement quand la signification originelle du mot lui-même est examinée. Deuxièmement, il existe un autre mot traduit par monde, qui se réfère vraiment, lui, à une aire géographique, et ce mot est οίκουμένη. Lorsque l'on comprendra ce que veut dire οίκουμένη, alors peut-être pourrons-nous percevoir κόσμος comme les Grecs le faisaient.

Liddell & Scott définissent οίκουμένη, qui apparaît dans le Nouveau Testament approximativement 15 fois, comme « le monde habité », un terme utilisé pour désigner le monde grec, opposé aux terres barbares ... donc à l'époque romaine, le monde romain ... ». Strabon, le géographe, qui mourut vers 25 après J.C. et donc a écrit peu avant Paul, décrivait l'οίκουμένη dans sa Géographie en 17 volumes. Ce travail incluait pratiquement toutes les terres habitées par la race blanche – et pas seulement les Romains mais les Parthes, Scythes et autres tribus d'Asie, ainsi que toute l'Afrique du nord. Diodore de Sicile, écrivant vers 40 avant J.C., parle des terres bordant l'Inde comme les « limites du monde habité » (τῆς οἰκουμένης ) dans sa Bibliothèque Historique, en 1.19.7. Ceci représentait l'οίκουμένη – le « monde » physique habité par la race blanche (Deut. 32:8 ; Actes 17:26) – le « monde » physique en dépit du fait que Strabon, Diodore et d'autres connaissaient très bien l'existence de territoires – habités par des tribus étrangères – à la fois en Afrique au sud et vers l'est en Inde – qui n'étaient pas considérés comme une part de l'οίκουμένη ni ne pouvaient être inclus dans le κόσμος.

Il devrait être tout à fait évident que si l'οίκουμένη était la portion du monde physique habité par l'homme adamique (et notez l'usage du mot en Luc 2:1, où il signifie clairement uniquement la portion romaine du « monde »), le κόσμος décrivait l'ordre, le décor et l'arrangement de l'οίκουμένη. Tandis que l'οίκουμένη était le monde physique, le κόσμος était sa société et son embellissement. Bien sûr, les corps célestes étaient considérés par les Grecs et les Romains comme étant une partie de cet embellissement, et faisant beaucoup plus partie de leur « monde » que nous ne les percevons aujourd'hui comme faisant partie du nôtre. Une confirmation de cette idée que le κόσμος représente la société se trouve dans le numéro de mai-juin 2004 de Archaeology Odyssey, page 26, dans un article intitulé « Is Homer Historical? » par un certain Gregory Nagy. Bien que je ne puisse être d'accord avec toutes les opinions de l'auteur concernant Homère et ses écrits, la définition de κόσμος, dans l'article, page 31, est bonne, car l'auteur explique que pour les Spartes, le κόσμος était la somme totale de leur gouvernement et de leur ordre social – leur société.

Tout ceci est certes très loin de la vision théologique universaliste du « monde » représentant toute la planète et tout le monde à sa surface, ce qui n'est sûrement pas une vue correcte quand on compare aux anciens textes. Mais par nécessité, dans le contexte biblique, je dois comprendre le mot comme se référant à la société dans le sens de société adamique. Quoi que ce soit en plus ou en moins est intellectuellement malhonnête. Lorsque l'on interprète les Écritures, exactement comme lorsque l'on interprète n'importe quel texte ancien, on ne peut pas changer la signification d'un mot telle qu'elle était utilisée par l'auteur originel et prétendre comprendre le message véritable.

Maintenant, pour aller encore plus loin, il se peut très bien que la façon dont les traducteurs de l'A.V. comprenaient le mot monde était elle-même assez différente de la façon dont nous le comprenons de nos jours. Si nous enquêtons sur le mot world dans l'American Heritage College Dictionary, 3ème édition, nous trouvons que ce mot dérive d'un mot du vieux et moyen Anglais, weorold, et on nous indique une entrée pour un mot supposé d'origine proto-Indo-Européenne (wi-ro) dans l'appendice de « Indo-European Roots ». Quand on vérifie cet item, on trouve que le mot world vient d'un mot germain wer parent du latin vir, pour homme, et du germanique ald, qui est un âge ou une vie (d'où nous tirons notre mot anglais old). Mettant tout cela ensemble, le mot world signifie uniquement âge de l'homme. Il s'en suit que, originellement, world est un mot à connotation temporelle et pas spatiale ! Il signifie vraiment notre Âge adamique, et pas « tout le monde » ni « tout » sur cette planète ni la planète elle-même ! Notre confusion sur l'origine de ce mot nous a conduit dans la plus grande confusion lorsque nous essayons de comprendre notre propre littérature, et spécialement notre Bible ! Pourquoi laissons-nous Satan publier des dictionnaires ? Le monde est l'Âge de l'Homme Adamique et ne doit rien être d'autre, car, à travers toutes les Écritures, ce sont uniquement les nations Blanches, Adamiques dont Yahweh se soucie, comme il est évident en Genèse chapitre 10, Deutéronome 32:8, Luc 2:1 et Actes 17:26 !

Le monde n'est pas la planète et ce tout qu'elle contient – pas même en français, et certainement pas dans nos Bibles !