Archives classiques et bibliques identifiant les Phéniciens
Archives classiques et bibliques identifiant les Phéniciens
Par : William Finck © 2006
L'archéologie telle que nous la connaissons aujourd'hui est une science plutôt jeune qui s'est développée sous le poids d'un grand nombre de suppositions concernant l'histoire, suppositions courantes mais pas forcément correctes. C'est aussi une science très inexacte, où des interprétations variées peuvent être faites à chaque nouvelle découverte. Pourtant l'archéologie n'est pas de l'histoire, les archéologues ne sont pas des historiens et leur champs d'activité a pris sa forme actuelle seulement après avoir longtemps occupé une position mineure dans les départements d'anthropologie des universités typiques.
Tandis que beaucoup d'archéologues possèdent une bonne compréhension de l'histoire de la région qu'ils étudient, tel n'est pas du tout le cas du Proche-Orient. En Palestine spécialement, l'histoire de la région a été distordue, non seulement à cause d'une identification incorrecte des anciens habitants, mais aussi à cause d'une politisation résultant du 'sionisme' et du conflit arabo-juif des décennies récentes. Les juifs ont contrôlé étroitement l'archéologie de la région, surtout depuis les années 1960. D'une façon typique, toute découverte convenant à la vision juive d'un Israël ancien est étiquetée 'Israélite', tandis que tout ce qui n'apparaît pas juif est considéré comme étant Cananéen, Hittite ou Philistin, etc. Un tel exemple est trouvé dans une revue de Dan II. A Chronicle of the Excavations and the Late Bronze Age "Mycenaean" Tomb dans le journal Near Eastern Archaeology, 67:3 (2004), p.176, où il est évident que les auteurs de cette étude des découvertes à Tel Dan en Palestine sont plutôt oublieux du fait que les Grecs mycéniens (Danae) et la tribu israélite de Dan sont en fait un seul et même peuple. Il ne conviendrait pas aux Juifs de découvrir que cette branche des 'Indo-européens', Grecs aryens, étaient en fait des Hébreux, quoique à certaine occasion une telle discussion n'a pas pu être évitée. Bien entendu, tous les archéologues mentionnés dans cette étude sont Juifs.
Les archéologues d'aujourd'hui et beaucoup d'« érudits » d'autres domaines considèrent les Philistins et les Hittites - et certains incluent même la tribu de Dan aussi - comme ayant été des intrus 'Indo-européens' dans le pays de Canaan et ceci en dépit du fait que la Bible des Hébreux place les Philistins en Canaan avant que les Israélites existent en temps que nation (Genèse chapitres 21 et 26) et atteste aussi que les Hittites sont une branche de la race Cananéenne (cf. Gen 10:15). Les mêmes « érudits » étiquètent souvent les Cananéens comme une branche des Sémites, alors que la Bible atteste que les Philistins ainsi que les Cananéens descendent des Hamites (Gen. 10:6-29). De plus, la croyance commune veut que les anciens Israélites aient été Juifs, faisant de ceux-ci des Sémites. La lignée hybride des Arabes, non adamique, est aussi couramment considérée comme étant sémite. En réalité, la Bible des Hébreux elle-même montre que les Sémites originaux étaient un peuple blanc aux quelques endroits où sont mentionnées les caractéristiques raciales (cf. 1 Sam. 16:12, 17:42; Cantique des Cantiques 5:9-16; Lamentations 4:7). La science de la linguistique est certainement la plus grande responsable de beaucoup de points de vue erronés de notre époque. Le langage en effet ne doit pas être utilisé comme moyen principal d'identification raciale, comme nous-même aux États-Unis devrions maintenant le savoir!
Donc étant donné que les juifs ont falsifié les études archéologiques et linguistiques dans le but de maintenir leurs fausses revendications concernant leur propre identité, les archives historiques vraies, incluant la Bible des Hébreux, sont rejetées comme erreurs ou propagande, ou les deux, ou même comme fiction concoctée (comme les "Minimalistes Bibliques" l'affirment souvent), en atteintes variées et parallèles afin de réécrire l'histoire de manière à convenir aux factions diverses juives. Pour l'auteur, il n'y a pas de sujet dans lequel de telles pratiques sont plus évidentes, à partir des plus anciennes applications du champs de l'archéologie, que dans les discussions concernant un des peuples les plus illustres de l'ancienne Europe : le peuple que les Grecs appelaient Phéniciens. Nous allons examiner ici l'identité de ce grand peuple, à partir de la Bible et de sources historiques.
Parce que les mêmes races n'occupent pas toujours une ville particulière mais qu'au contraire d'entières cités ou contrées ont souvent changé complètement d'habitants (comme il est spécialement évident dans la Bible), lorsque nous discutons de n'importe quelle région il est nécessaire d'établir les paramètres chronologiques. Avant l'exode israélite, des documents historiques montrent que l'Égypte exerçait son autorité sur les contrées du Levant. Dans les documents égyptiens anciens, tels que les inscriptions du pharaon Ahmose I et Thutmose III, et L’histoire de Si-Nuhe qui date du temps d'Isaac, un endroit appelé "les terres des Fenkhu", apparemment situé au nord du Levant, fut mentionné (voir Ancient Near Eastern Texts, James B. Pritchard, ed, Princeton Univ. Press, 1969 [à partir d'ici ANET] pp.21, 234 et 241). Tandis que beaucoup d'auteurs attirent l'attention sur ceci et conjecturent que ce sont les peuples plus tard appelés Phéniciens par les Grecs, la connexion est très faible et toute similarité dans les noms est pure coïncidence. La 11e édition de l'Encyclopedia Britannica, sous la rubrique "Phoenicia", proclame aussi la dérivation de Phoenicia du mot égyptien, qui, dit cette rubrique, "était apparemment aussi utilisé pour nommer les barbares asiatiques en général". Contrairement à ces affirmations, le mot Phénicien en grec a une signification et une étymologie discernable. Pourtant dans l'ancien testament hébreu et d'autres documents de la période post-exode, il n'apparaît aucun peuple portant un des noms Phénicien ou Fenkhu.
Tandis qu'il est clair que beaucoup d'habitants du Levant et des côtes « Phéniciennes » étaient appelés Cananéens dans les anciennes archives égyptiennes (cf. ANET p.246) et dans les leurs propres (lettres de Amarna), par contre dans les archives hébreues et celles d'autres nations, autant avant qu'après l'occupation israélite de la Palestine (env. 1400-586 avant J.C.), Phénicie est une terme grec dont les premières traces se trouvent dans Homère, qui au 7e siècle avant J.C. décrivit des événements – particulièrement les guerres troyennes – qui eurent lieu juste après 1200 avant J.C. Les auteurs grecs classiques qui suivirent Homère écrivent sur les Phéniciens presque comme si ceux-ci avaient déjà disparu. Alors qu'il y avait toujours des habitants en Phénicie qui étaient d'excellents marins et constructeurs de navires, le sommet de leur culture était déjà passé. Et tandis que des colonies phéniciennes dans l'ouest fleurissaient, notamment Carthage et Iberia, l' « âge d'or » des phéniciens fut clairement éclipsé lors de la fin de l'Israël biblique. Les auteurs classiques ne mentionnent jamais Israël, à ma connaissance, mais appelaient les habitants de la région Phéniciens ou Syriens. Tyr et Syrie sont des mots grecs qui viennent du même mot hébreux Tsor (6865). Les Phéniciens des auteurs grecs des 5e et 4e siècles avant J.C. étaient connus pour avoir déjà colonisé presque toute la Méditerranée, les côtes de l'Afrique du nord, la péninsule ibérique (Hébreue), les îles Britanniques (les Cassitérides ou Îles de l'étain), de larges parts de l'Anatolie, les îles Égée et même une partie de la Grèce elle-même, à une époque largement antérieure à celle de ces auteurs, desquels les citations historiques sont assez nombreuses. Ils créditent également les Phéniciens de la diffusion de toutes sortes de métiers et de compétences à travers la Méditerranée en plus de l'utilisation de lettres et d'écrits. Tout ceci se passa, en gros, dans les siècles précédant les guerres troyennes, pendant un « Moyen-Âge» de l'histoire grecque : ces siècles qui suivirent la conquête de la Grèce par les Doriens à partir de 1150 avant J.C., une période sur laquelle très peu est connu. Tous les écrits historiques grecs qui ont survécu sont datés d'à partir du 5e siècle avant J.C. C'est cette période d'occupation de la Palestine par les Israélites qui nous intéresse ici, en considérant l' »âge d'or » de la Phénicie et la diffusion d'une culture plus avancée dans toute la Méditerranée. Pour cette seule raison, il est de la plus haute importance que les érudits de la Bible identifient proprement les « Phéniciens ».
D'un point de vue géographique, la Phénicie pour les Grecs était beaucoup plus que simplement une petite partie des côtes du Levant septentrional, comme décrite dans les cartes bibliques aujourd'hui. Cette vision des choses date de l'époque romaine ultérieure et représente en réalité la région administrative romaine de cette époque. Par exemple, Strabon (env. 63 avant J.C. - 25 A.D.), une autorité en la matière, dans sa Géographie décrit la Phénicie comme étant pratiquement l'entière côte orientale de la Méditerranée, de la partie septentrionale et des côtes de l'actuelle Syrie jusqu'au delta du Nil, incluant même Gaza et les côtes du Sinaï (16.2.21, 33). Rien que ceci devrait remettre en question la description des Phéniciens comme étant avant tout des Cananéens, étant donné que du temps de la Bible il est clair que les Philistins tout comme les Israélites occupaient ces côtes.
Alors que la Septuagint (LXX) est supérieure aux textes masorétiques de l'Ancien Testament dans beaucoup de domaines, elle n'est pas elle-même sans erreurs de traduction qui affectent le sujet qui nous occupe ici. Dans la LXX, le mot Hébreu pour Cananéen fut parfois erronément traduit par Phénicien, qui reflète la composition de cette zone et la dénomination géographique en usage lorsque la LXX fut traduite de l’Hébreu durant la période hellène qui suivit les conquêtes d'Alexandre, mais qui n'est pas historiquement exact dans le contexte de la période bien plus ancienne de l'occupation israélite de Canaan. Après les déportations par les Assyriens et les Babyloniens entre les 8e et 6e siècles avant J.C., la plupart des gens qui restèrent dans la contrée qui devint connue sous le nom de Phénicie étaient des Cananéens, outre d'autres anciens ennemis d'Israël. Parmi les peuples nouveaux dans cette contrée apportés par ses conquérants (cf. Esdras 4:9-10), ces Cananéens, Hittites et autres occupèrent presque toutes les terres autrefois occupées par Israël (cf. Esdras 9:2), y comprise la terre d'Aser (plus tard « Phénicie »), Ephraïm et Manassé (plus tard Samarie), et le gros de la Judée, mais pas Jérusalem ni le gros de la Galilée. Lorsque « Dans les temps historiques les Phéniciens se nommèrent eux-même Cananéens et leur terre Canaan », comme la 9e édition de l'Encyclopedia Britannica l'affirme en citant des fragments de l'historien grec Hécate de Milet, l'étudiant de la Bible devrait s'attendre à ce que Hécate, qui écrivait à la fin du 6e siècle et le début du 5e siècle avant J.C., découvrit des Cananéens en Phénicie, la plupart des Israélites ayant été déportés des années plus tôt. Les Grecs continuèrent à appeler ces peuples non-Israélites « Phéniciens », mais seulement parce qu'ils habitaient dans la région qu'ils appelaient « Phénicie ». D'où lorsque Marc (7:26) appelle une femme « Syro-Phénicienne », Matthieu (15:22) l'identifie plus précisément en temps que Cananéenne. Et pourtant les livres historiques israélites de la LXX sont plus fiables que leur contre-part dans les textes masorétiques (et aussi l'A.V. [Authorized Version]) dans beaucoup de domaines, surtout lorsqu'on les compare aux écrits de Josephus ou aux rouleaux de la Mer Morte.
Les cités principales de la « Phénicie » étaient Tyr et Sidon. Homère, le plus fameux et le plus ancien des poètes grecs ne mentionne jamais Tyr, mais souvent Sidon (Strabon, 16.2.22). Que ces cités existaient avant l'occupation israélite de Canaan est clair d'après les textes bibliques. Byblos, la Gebal de Ézéchiel 27:9 dans l'A.V., une autre cité phénicienne fameuse, existait elle aussi dans les temps les plus reculés et est mentionnée dans L’histoire de Sinuhe et d'autres documents anciens (ANET pp. 19 ff, 228 etc.). Tant il est vrai que les Cananéens occupaient ces villes dans l'antiquité (voir par exemple les lettres d'Amarna, cf. ANET p.484), cela ne signifie pas que ce fut le cas durant les périodes plus récentes des Juges et des royaumes israélites.
Suite à la conquête du pays de Canaan par les Israélites, la contrée entière fut divisée entre les douze tribus (Josué 11:23), comme décrit dans Josué dans les chapitres 13 à 21. Alors que beaucoup d' « érudits » modernes le dénient (certainement parce qu'ils n'ont pas trouvé beaucoup de juifs dans leurs fouilles archéologiques), les textes bibliques montrent avec certitude que les tribus d'Israël occupèrent pour un certain temps les terres qui leur furent données, même si à partir de cette époque celles-ci furent souvent identifiées par leur position géographique, le district ou la ville qu'ils habitaient, plus souvent que par le nom de leur tribu (d'où Ruth la « Moabite », David l' « Éphratite », Jephthah le « Gileadite » etc.). Strabon, parlant de Moïse et de la conquête de Canaan (et les termes qu'il utilise sont des étiquettes géographiques ultérieures), dit que sous les successeurs de Moïse les Israélites « s'emparèrent de la propriété d'autres peuples et soumirent la plupart de la Syrie et de la Phénicie » (16.2.37), exactement comme il leur fut commandé de faire (cf. Deut. 11:8, 23-24), même si Strabon n'en pense pas du bien – n'en comprenant évidemment pas les circonstances (de même que les « érudits » d'aujourd'hui).
Et pourtant toutes les tribus d'Israël ne restèrent pas dans les terres qui leur furent données; ils n'étaient d'ailleurs pas destinés à le faire (cf. 2 Sam. 7:10). Par exemple, une prophétie dit que Zabulon « logera sur la côte des mers, et sera sur la côte des navires; et son côté sera près de Sidon. » (Gen. 49:13, LXX). Tandis que le territoire en Israël alloué à Zabulon ne touche pas Sidon ni aucune mer (Josué 19:10-16), Isaïe 9:1 indique clairement que Zabulon réalise cette prophétie (à ce propos voir mon essai précédent, Galilée des Gentils?). On trouve également Dan sur les côtes, comme nous le dit la prophétesse Déborah en Juges 5:17, où elle nous dit également que Aser habite sur les bords de la mer et dans des ports. Le territoire de Aser incluait Tyr et Sidon (Josué 19:24-31), le territoire au cœur de la « Phénicie » historique sur toutes les cartes. Pourquoi donc les étudiants de la Bible doutent-ils du fait que les Asérites habitaient leur propre territoire?
Josué 11:8, 13:4,6 et 19:28-29 disent clairement que les enfants d'Israël étaient très actifs dans (et habitaient) le pays de « Phénicie » entourant Tyr et au nord, et Juges chapitres 1 et 3 montrent que les Israélites de cette période ancienne habitaient parmi les Cananéens qu'ils n'avaient pas éliminés du pays, mais en avaient fait leurs esclaves. Tyr n'est pas mentionnée dans la liste des villes de Juges 1 où les Cananéens sont dits être restés. La ville de Tyr, qui peu après devint la ville principale de « Phénicie », et de laquelle vinrent les colonies phéniciennes de l'ouest, était bien une cité israélite durant cette période. Strabon nous dit : « Maintenant, quoique les poètes se sont référés à Sidon plus souvent qu'à Tyr (Homère ne cite même pas Tyr), les colonies envoyées en Libye [c-à-d. Carthage] et en Ibérie [Espagne], aussi loin qu'au-delà des Piliers [Gibraltar], chantent plutôt les louanges de Tyr » (16.2.22).
En fait, il existait deux cités nommées Tyr, la plus ancienne sur la côte (Ushu dans les archives assyriennes) et la ville sur une île à peu de distance de la côte. Dans l'A.V., Josué 19:29 dit : « la ville forte de Tyr (la LXX dit seulement « et les Tyriens ») fait partie du territoire d'Aser. La LXX, parlant de l'héritage de Nephtali, donne aussi à cette tribu, en Josué 19:35, « ...les villes fortes des Tyriens » en plus de Tyr elle-même. Bien que le pays de Nephtali n'était pas le long des côtes, ces villes sont citées parmi l'héritage de Nephtali. Puisqu'il y avait deux villes nommées Tyr, la paléo-Tyr et l'île non citée dans les Écritures, il ne peut y avoir de conflit. Isaïe 9:1 indique que, comme Zabulon, Nephtali aussi était une tribu de marins (« Galilée » dans ce verset devrait être plutôt traduit par « la région », en comparant les mots #1551 et #1552 de la concordance de Strong et en notant que ces mots sont identiques en paléo-hébreu, les points indiquant les voyelles étant une invention des Masorètes, bien plus tard). Il se peut bien que Nephtali a hérité, ou pris pour elle-même, l'île côtière de Tyr, qui se trouve en dehors d'Israël techniquement, raison pour laquelle il se pourrait que Tyr avait son propre roi, qui contrôlera plus tard des parties du pays (cf. 1 Rois 9:10-14). Discutant de Hiram l'artificier, qui était de Tyr (cf. 1 Rois 7:13 et suiv.), Josephus l'historien indique que « il était de naissance de la tribu de Nephtali du côté de sa mère, mais son père était Ur, un Israélite », père dont l'historien ignore évidemment à quelle tribu il appartenait (Antiqu. 8.3.4), mais de toute façon nous voyons là qu'il y avait des gens de la tribu de Nephtali dans la cité de Tyr. Plus tard, des rois de Tyr régnèrent aussi sur Sidon (Antiqu. 8.13.1), aidant sûrement à la réalisation de la prophétie de Genèse 49:13.
Peu à peu, les Israélites fortifièrent leur possession du pays de Canaan, comme le prouvent les Écritures, et les Cananéens restèrent leurs esclaves (cf. Antiqu. 8.6.3). Lorsque David procéda au recensement d'Israël, Tyr et Sidon furent parmi les endroits où ce recensement fut conduit, et ces deux cités sont distinguées des « cités des Hivites et des Cananéens », et doivent donc avoir été des cités israélites (2 Samuel 24:6-7), ce dont Yahshua atteste également dans Matthieu 11:21-22 et Luc 10:13-14. Les lamentations de Tyr par Ézéchiel (chap. 27) montrent que cette ville était israélite. En 27:6, nous voyons la tribu d'Aser (« Ashurites », #843) à Chypre (« Chittim »), une île fameuse pour ses colonies phéniciennes, qui fut soumise à Tyr avant la conquête assyrienne (Antiqu. 9.14.2). En 27:12 nous voyons que la tribu de Dan (Grecs Danaan) et Javan (Grecs japhétites ioniens) avaient des rapports commerciaux avec Tyr. La LXX ajoute une ligne en 27:18, non trouvée dans l'A.V. : « ...et de la laine de Miletus; et ils apportèrent du vin sur tes marchés ». Miletus (Milet) était un ancien territoire carien-phénicien en Anatolie du sud-ouest. Thalès de Milet, un philosophe grec fameux, était connu pour être de « descendance phénicienne » (Hérodote 1:170).
En ce qui concerne les prophéties annonçant la destruction d'Israël et les déportations en Assyrie, nous trouvons deux mentions sur Tyr, manquantes dans l'A.V. En Amos 3:11, où l'A.V. déclare « Un adversaire entourera le pays », la LXX est moins ambigüe : « Ô Tyr, ton pays sera fait désolé tout autour de toi », le reste du verset concordant avec l'A.V., sauf que la LXX dit « contrées » alors que l'A.V. dit « palaces ». Michée 7:12 dans la LXX se lit : « Et tes cités seront rasées, et partagées parmi les Assyriens; et tes villes fortes seront partagées, de Tyr à la rivière, et de mer à mer, et de montagne en montagne ».
Tyr était sans aucun doute une ville israélite, et l'historien Josephus le confirme encore dans son Contre Apion (1:22), où il cite un auteur grec, Theophrastus, et ses écrits concernant les lois : « les lois des Tyriens interdisent aux hommes de jurer selon des serments étrangers », et Josephus nous dit qu'il parlait d'Israélites, puis il nous cite Hérodote (d'après Histoires 2:104), qui dit que les Phéniciens et les « Syriens de Palestine » (les Judéens dans le langage d'Hérodote – cf. 2:159, 3:5 et 7:89) étaient circoncis, et Josephus précise que « aucun des habitants de Palestine n'est circoncis sauf les Judéens [signifiant Israélites]; et dès lors c'est certainement sa bonne connaissance d'eux [les Judéens] qui lui permet d'en parler si abondamment ». Que les Tyriens avaient de telles lois et les exportèrent dans leurs colonies est évident grâce à la déclaration de Strabon dans sa Géographie en 3.1.6 : « Les Turdetaniens sont estimés parmi les plus instruits des Ibères; et ils font usage d'un alphabet, et possèdent des archives de leur histoire ancienne, des poèmes et des lois écrits en vers qui ont six mille ans d'âge, selon eux ». Une note de bas de page dans l'édition de la Loeb Library indique que « certains pensent que le texte devrait être lu 'six mille vers de long' ». Quoiqu'il en soit, il est apparent que ces Ibères, Hébreux « phéniciens », possédaient certainement des copies des Écritures.
Beaucoup de dieux et héros grecs étaient connus pour être d'origine phénicienne, Héraclès y compris (Héraclès sauva Andromède d'un monstre marin à Joppa en Palestine), Dionysos, Cadmus « le Phénicien » (appelé le « Tyrien » par Hérodote, 2:49), Semele, les Cabiri, Œdipe, Phénix et bien d'autres. De Phénix descendent les héros grecs Minos, Sarpedon, Rhadamanthys, Phineus, Adonis et sa sœur Europa. Pour avoir confirmation que Minos était considéré comme Grec, voir Josephus, Contre Apion 2:17. La Phénicie constitue une partie très importante des mythes grecs les plus anciens, ainsi que de la plus grande partie de la langue grecque. Citer tout cela serait impossible ici. On peut commencer par lire les poèmes d'Homère, Hésiode et Euripide. Partout où les Phéniciens sont décris par des auteurs grecs, ils sont Blancs, à chevelure et peau claire. Même le poète romain Virgile dans son Énéide décrit la reine carthaginoise Dido, une Phénicienne, comme blonde et très belle. Et même si les blonds n'étaient pas forcément en majorité, la blondeur et la blancheur de peau représentent clairement l'idéal de beauté exprimé chez les poètes.
Les Phéniciens établirent beaucoup de colonies en Grèce dès une époque ancienne, presqu'aussi ancienne que la conquête de Canaan elle-même, à savoir en Béotie et en Thessalie, en plus des îles. La plus grande colonie était appelée Thèbes. Cadmus « le Phénicien » et Danaus « l'Égyptien » sont même connus pour avoir quitté l'Égypte pour la Grèce à l'époque même où Moïse conduisait les Israélites en exode (Diodore de Sicile 40.3.1-3), un mythe qui contient certainement des éléments de vérité. Il existe des preuves à la fois circonstancielles et linguistiques (à partir du nom même qui leur était donné par les Égyptiens) que les « peuples de la mer » qui envahirent l'Égypte vers la fin du 13e siècle avant J.C. Étaient en fait un groupe de tribus israélites et philistines confédérées (voir www.crystalinks.com/philistia.html). Les Phéniciens étaient sans aucun doute une composante importante dans le développement grec ancien, même si les auteurs grecs classiques, dont les perspectives étaient plutôt athéniennes (ioniennes), ne l'admettent pas très volontiers eux-mêmes.
Les 9e et 11e éditions de l'Encyclopédie Britannique, dans l'article « Phénicie », expliquent que ce mot est dérivé de φοινός (phoinos), comme n'importe quel érudit en Grec devrait le trouver évident. Liddell & Scott définissent φοινός comme « rouge-sang ». Je soutiens que ce terme est la traduction grecque de l'Hébreu adam (Strong #119-122), terme que les Israélites utilisaient de façon consistante pour se décrire eux-mêmes dans leurs livres écrits pendant cette même période!
La 9e édition de l' Encyclopédie Britannique déclare également que « ...en dépit de leur langage purement sémitique, les Phéniciens étaient d'une race distincte des Hébreux », et ceci est vrai seulement sous les fausses suppositions que les Hébreux étaient Juifs et que les Phéniciens étaient des Cananéens. Elle continue : « ...leur organisation politique et leurs habitudes colonisatrices … ne trouvent pas d'analogie chez les Sémites », et la 11e édition note leur « amour étrangement non-sémitique pour la mer », déclaration vraie elle aussi uniquement sous la fausse supposition que, par « Sémites », on veut dire Juifs et Arabes, alors que ces deux peuples sont en fait des Cananéens (donc des peuples mixés, de sangs mêlés). Les écrits bibliques comme historiques montrent clairement que les « érudits » ont tort et que les Phéniciens étaient Blancs et Israélites!
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